Immigration : Les immigrés en danger, la France durcit sa politique migratoire

Immigration : Les immigrés en danger, la France durcit sa politique migratoire

Le projet de loi asile et immigration a été adopté par les députés, dimanche 22 avril, après plus de 60 heures de débat et le dépôt d'un millier d'amendements. 228 députés se sont prononcés en faveur du texte, quand 139 ont voté contre, et 24 se sont abstenus, a rapporté France Info.

Ce travail dominical est inédit, hors période budgétaire, depuis la bataille du "mariage pour tous" de 2013. Les oppositions – LR et FN d'un côté, Insoumis, communistes et socialistes de l'autre – ont fait prolonger les débats. Tous ont régulièrement dénoncé un vote "en catimini" et réclamé, en vain, un scrutin solennel le 9 mai, après les vacances parlementaires.

Le gouvernement évoque "l'urgence à réagir"

Dès le coup d'envoi des débats, lundi soir, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait plaidé "l'urgence à réagir", sur fond de "crise migratoire" en Europe, pour limiter "une immigration massive" et "en même temps" garantir le droit d'asile, "sacré". La rapporteure Elise Fajgeles (LREM) a souvent insisté sur une "ligne de crête", entre "exigence de pragmatisme" et "humanité", martelant l'"équilibre" du texte.

Le groupe LR a bataillé pour durcir le texte et a critiqué une "petite loi" d'une majorité "immigrationniste". Les élus LR avaient donc décidé de voter contre le projet de loi. Ils ont également demandé au gouvernement s'il y avait "un plan dissimulé pour régulariser 40 000 étrangers en situation irrégulière".

La présidente du FN Marine Le Pen, elle, a fustigé une "loi d'organisation d'une immigration supplémentaire" et raillé le patron de LR Laurent Wauquiez, "mis sous (s)on aile, en quelque sorte"


avec les propositions de son parti.

La gauche dénonce des "régressions"

Vent debout contre une loi "inhumaine", la gauche a combattu des "régressions", comme le doublement de la durée maximale de rétention, portée à 90 jours, et dénoncé aussi la possibilité maintenue "d'enfants derrière les barbelés". La gauche a régulièrement accusé la majorité de faire "le bonheur de la droite et de l'extrême droite" et LR de "jouer à l'idiot utile du macronisme et faire passer une loi extrême pour une loi équilibrée".

Quelques heures plutôt, alors qu’un groupuscule d'extrême droite a bloqué le col de l'Echelle ce samedi 21 avril, de nombreuses voix à gauche ont dénoncé la réaction insuffisante de Gérard Collomb et de la préfecture. Cette dernière a simplement indiqué "suivre les opérations" quand le ministre s'est contenté de regretter des "gesticulations"...

L'extrême droite investit les Alpes... et les autorités trouvent peu de chose à y redire. Une centaine de militants du mouvement Génération identitaire (GI), connu pour ses actions coup de poing et sa proximité avec le Front national, ont bloqué en doudounes bleues, samedi 21 avril, le col de l'Echelle, dans les Hautes-Alpes. Leur objectif est d'empêcher le passage de "clandestins", alors que de nombreux migrants empruntent ce point de passage, culminant à 1762 mètres, et situé à six kilomètres de la frontière italienne. Un nouveau coup de com' pour le groupuscule, dont l'action a été très relayée, et qui n'avait suscité qu'une réaction rapide des autorités et du ministre de l'Intérieur, qui ont finalement dispersé ce groupe qui se réclame de l’extrême droite.

 

La rédaction