Attijariwafa Bank : des résultats qui donnent le sourire à Mohamed Kettani

Attijariwafa Bank : des résultats qui donnent le sourire à Mohamed Kettani

Le PDG d’Attijariwafa Bank Mohamed Kettani est au mieux  de sa forme... et l s (excellents) résultats de son groupe doivent y être pour beaucoup. Publiés et annoncés la semaine dernière déjà, ces performances ont été dévoilées une nouvelle fois, mais cette fois-ci lors d’une présentation officielle à la presse et aux analystes financiers. La banque a réalisé un bilan de 401,8 milliards de DH en 2014 et enregistre ainsi une progression du produit net bancaire de 8,8%, à 19,4 milliards de DH, tirée essentiellement par la croissance de la banque au Maroc (+13%). Le Résultat net part du groupe ressort, quant à lui, à 4,4 milliards de DH, en hausse de 5,2%, ce qui vaudra un dividende de 10 DH/action.

La salle était comble, l’affluence au maximum, Attijariwafa Bank étant une institution qui compte au Maroc et en Afrique, fer de lance de la nouvelle politique africaine du Maroc. Une avalanche de questions attendait un président très décontracté, limite euphorique, qui a répondu contrairement à son habitude plutôt sobre en osant des remarques d’humour et des tournures de phrases décalées. On peut être banquier et savoir sourire…

Ainsi, à la question d’une journaliste sur la prochaine ligne maritime Tanger-Lagos lancée par un transporteur partenaire d’Attijariwafa, Kettani répond, sourire aux lèvres : « Nous sommes partenaires avec ce transporteur et cela signifie que nous l’aidons à financer son projet. Mais nous restons dans notre cœur de métier et à aucun moment nous n’allons naviguer dans des eaux que nous ne connaissons pas ». Traduction : Attijariwafa Bank ne va pas se lancer dans le transport maritime, ce qui serait se jeter inconsidérément à l’eau... Pas de risques à prendre à ce niveau là.

Le risque est en effet une problématique prise très au sérieux par Attijariwafa Bank, comme le confirme Mohamed Kettani : « Le risque est très bien piloté chez nous », avant de céder la parole au directeur général responsable de la gestion globale des risques, Talal El Bellaj. Il va dans le sens de son patron et explique, plus prosaïque, que « le tout est de continuer à produire du crédit tout en minimisant les risques. La méthodologie est principalement basée sur deux systèmes, scoring et un audit. Ils existe 26 clignotants de détection de ceux qui ont des profils différents de la normale ». C’est rassurant pour la banque, mais moins pour les concernés…  

Autres sujets évoqués : la SNI, la banque participative et la gestion de contentieux. Le top management du groupe avait une réponse sinon plusieurs à toutes les questions qui ont été posées. 

Ouverture du capital : « la SNI


n’est pas pressée »

La SNI s’apprête à céder une partie de son capital qu’elle détient à Attijariwafa Bank, mais elle demeurera en revanche  l’actionnaire principal. Mohamed Kettani n’a pas souhaité s’exprimer sur le profil de l’acquéreur des autres actions cédées par la SNI. « C’est à la SNI de vous répondre. Mais ce qui est sûr est qu’elle ne vendra pas à n’importe qui et sans valeur ajoutée pour la banque ». Le PDG d’Attijariwafa Bank confirme que « la SNI n’est pas pressée et qu’elle vendra au moment opportun et au client opportun ». Attendons, donc.

Banque participative : « Dar Assafa ne va pas s’allier à n’importe qui ».

Dar Assafa, filiale d’Attijariwafa Bank, spécialisée dans les produits alternatifs, s’apprête à se transformer en banque participative, mais pas avant l’agrément de la Banque centrale, attendu dans les prochains mois. Dar Assafa va-t-elle opérer une joint-venture avec une autre banque nationale ou internationale ? « Nous avons été très sollicités de la part d’organismes internationaux mais tant que l’agrément n’est pas là nous n’allons rien faire.  De toutes les manières nous ne pouvons nous allier qu’avec un organisme qui va apporter une réelle valeur ajoutée ». C’est dit, c’est noté.

Gestion de contentieux : Plateforme de médiation

Une plateforme de médiation existe depuis quelques temps au sein d’Attijariwafa Bank. Elle gère toutes les réclamations des clients, y compris la demande de clôture des comptes. Jusqu’à un plafond de 200.000 DH, de contentieux le client a recours à la plateforme de médiation, et  Attijariwafa Bank doit se conformer à la décision de cette structure même si elle est insatisfaite. Par contre si le client n’est pas satisfait de la médiation, il peut recourir au tribunal. Juste. 

Faits marquants en 2014

  • 356,8 Mrds de DH d’épargne totale collectée à fin décembre 2014, en accroissement de 41,1 Mrds de DH par rapport à décembre 2013 (+13,0%) avec une répartition géographique équilibrée.
  • Nature diversifiée en fonction des besoins et objectifs des clients (dépôts bancaires, OPCVM, épargne-bancassurance).
  • 255,1 Mrds de DH de crédits totaux distribués, en accroissement de 4,3 Mrds de DH comparativement à fin 2013 (+1,7%). Au 31 décembre 2014, les principaux contributeurs aux crédits consolidés:

                                                                     - Maroc: 80%

                                                                     - Tunisie: 7%

                                                                     - Afrique Subsaharienne: 12%

  • Poursuite du développement du réseau de distribution pour atteindre 331 agences, le réseau le plus dense en Afrique (+134 nouvelles agences par rapport à 2013).
  • Au Maroc, le réseau a atteint 636 agences à fin décembre 2014 (+95) représentant le réseau le plus dense du Royaume.
  • 930 nouveaux clients bancaires au Maroc en 2014.
  • Placement de 844 nouvelles cartes bancaires en 2014 participant à la modernisation des paiements au Maroc.

Qods Chabâa