IAM se porte bien, et son président s’emporte contre l’ANRT
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Maroc Télécom a donc tenu ses promesses dans sa conférence de presse de présentation des résultats : des chiffres en amélioration et des perspectives en pleine ambition. Le président du géant Abdeslam Ahizoune a donc fourni ls chiffres de l’exercice 2014 mais est revenu aussi, avec une certaine férociét, sur l’actu numérique, à savoir le partage des infrastructures.
D’abord les chiffres … Maroc Telecom affiche un résultat net de 5,850 milliards de dirhams (soit 550 millions d'euros), en progression de 5,6%. Le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) s'établit à 15,691 milliards de dirhams, en baisse de 3,2%. Ce recul s'explique par une baisse de 5,9% au Maroc, partiellement compensée par une hausse de 5,3% à l'International.
La marge d'EBITDA se replie ainsi de 2,9 points à 53,8%, pour un chiffre d'affaires de 29,144 milliards de dirhams (environ 2,7 milliards d'euros), en hausse de 2,1% avec une croissance de 11,3% à l'International et une baisse limitée de 0,8% au Maroc.
Le parc de Maroc Telecom s'établit à quelques 40 millions de clients, en progression de 8,2%, et dont environ la moitié est à l’international, en croissance de 17% en un an.
Maroc Télécom et Etisalat… Voici quelques semaines, Maroc Telecom avait repris, pour 650 millions de dollars, des filiales d'Etisalat dans 6 Etats africains, au Bénin, en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Niger, en Centrafrique et au Togo. Hier, Ahizoune expliquait le mode de paiement : « Nous avons convenu avec Etisalat d'un paiement sur cinq tranches, et sans intérêts. Une première tranche de 102 millions d'euros a été réglée le jour du closing », a-t-il précisé. Le nouvel actionnaire de référence de Maroc Telecom va devoir consentir un effort financier pour aider l'opérateur historique à redresser ses six nouvelles filiales. Etisalat a
donc accordé à Maroc Telecom un prêt de 200 millions de dollars sur cinq ans, sans intérêts. « Les six filiales que nous avons récupéré ne sont pas en très bon état. Et nous avons besoin d'investir massivement pour les mettre au niveau des exigences du groupe », explique Ahizoune.
Le partage des infrastructures… cela est devenu une habitude chez lui ; il s’énerve contre l’Agence nationale de réglementation des télécommunications(ANRT). On finirait par croire qu’il existe une animosité personnelle entre les présidents des deux organismes, Abdeslam Ahizoune et Mountassir Biadillah. Pour Ahizoune, « il n’est pas bon pour la confiance des investisseurs que le même homme soit responsable de l’ANRT et juge au sein de la même agence ». Voilà pour poser le décor, connu de tous… Le patron e Maroc télécom est persuadé que le nouveau DG de l’ANRT a un câble contre lui… Ahizoune conteste cette loi qui donnera plus de pouvoirs au régulateur, lequel obtiendra le pouvoir d’instruire les plaintes contre les opérateurs et d'imposer les sanctions découlant de ces jugements.
Le président de MT a qualifié d’« inéquitable » la décision de l’ANRT, car seul l’opérateur historique est concerné par le partage. Cela devrait, toujours selon Ahizoune, conduire les concurrents à « se contenter de ce qui existe et ne pas investir », et le grand perdant sera ce Maroc encore sous-équipé. Ahizoune a donc suggéré à Orange, qui vient de prendre la majorité dans le capital de Méditel, « à faire comme en France et à massivement investir dans les infrastructures ».
Ahizoune a également égratigné les géants du web que sont Facebook, Whatsapp ou encore Viber. Il assène que ces entreprises doivent participer à l’investissement dans les infrastructures à cause de leur consommation de bande passante.