La lutte contre la pollution plastique, un défi majeur et un problème transfrontalier

La lutte contre la pollution plastique, un défi majeur et un problème transfrontalier

La lutte contre la pollution plastique constitue un défi majeur et un problème qui dépasse les frontières, nécessitant la réévaluation de l'ensemble du processus et cycle de vie des produits en plastique dans le cadre d'une approche d'économie circulaire, de la conception des produits en plastique à leur recyclage, a souligné, vendredi à Rabat, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

Le passage à une économie circulaire pourrait réduire le volume de plastique déversé dans les océans de plus de 80% d’ici à 2040, la production de plastique vierge de 55 % et permettre aux gouvernements d’économiser 70 milliards de dollars d’ici à 2040, a estimé Mme Benali qui intervenait à l’occasion d’un atelier national sur « Pollution Plastique: Défis et Opportunités », organisé dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’Environnement.

Cette transition contribuerait à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre de 25% et générerait environ 700.000 nouveaux emplois, principalement dans les pays en développement, a-t-elle ajouté, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la participation de toutes les parties prenantes et de mettre en œuvre des réponses coordonnées et cohérentes grâce à une approche intégrée qui prenne en compte les aspects environnementaux, sociaux, technologiques, économiques et de gouvernance de la lutte contre la pollution plastique.

Rappelant les mesures précoces et proactives entreprises par le Maroc, sous le leadership visionnaire de SM le Roi Mohammed VI, en matière de lutte contre la pollution notamment plastique en souscrivant à des accords multilatéraux et régionaux portant sur cette question, Mme Benali a appelé à cet effet à une mobilisation collective pour réduire l’utilisation et la consommation de plastiques hautement polluants et promouvoir l’adoption généralisée d’alternatives et de solutions durables.

De son côté, l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart a brossé un tableau noir de la situation réelle de la problématique de la pollution plastique en avançant des chiffres alarmants:


460 milliards de tonnes de déchets plastiques produits par an de par le monde, un chiffre qui pourrait tripler à l’horizon 2060 si aucune action n’est entreprise.

Selon Llombart, le globe terrestre est presque couvert d’une pellicule plastique d’1,5 cm, chaque individu consomme par semaine jusqu’à 5 g de plastique et l’équivalent d’un camion poubelle rempli de plastique se déverse toutes les minutes dans les océans. Passer à l’action est plus qu’urgent pour la santé de l’humain et la prospérité de la planète, a-t-elle lancé à cette occasion, prônant de nouveaux modes de production et de consommation tels que inscrits dans le green deal adopté par l’UE.

Dans ce contexte de ce grand deal, le Maroc a été le premier partenaire tiers de l’UE, a-t-elle fait savoir, notant que ce choix a été dicté par la convergence de visions, des objectifs et des ambitions autant pour la lutte contre les changements climatiques que pour les politiques environnementales durables.

Pour Carole Megevand, la représentante de la Banque Mondiale, leader de secteur Développement durable pour les pays du Maghreb, le Maroc affiche des ambitions très fortes en matière de lutte contre la pollution plastique notamment avec sa stratégie de littoral sans plastique que la BM accompagne via des financements qui ont pour objectif de faire sortir l’économie de cette linéarité vers une économie plus circulaire.

Elle a ainsi mis l’accent sur l’importance de l’innovation dans l’économie circulaire, de la revalorisation des emplois informels autour des plastiques, de la sensibilisation et de la coopération internationale et régionale.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des représentants onusiens et des secteurs publics et privés, outre la société civile, a été marquée par l’organisation de trois panels qui s’articulent autour des “Enjeux de la problématique du plastique et réponses des pouvoirs publics”, du “Rôle des parties prenantes dans la gestion du cycle de vie du plastique” et des “Leviers pour des solutions d’économie circulaire à la problématique des déchets plastiques”.