Zone euro : les banques ont durci les conditions de crédit au premier trimestre
Les banques de la zone euro ont durci leurs critères d’octroi de prêts à l’économie au premier trimestre au rythme le plus élevé depuis la crise de la dette souveraine en 2011, a indiqué, mardi, la Banque centrale européenne.
De janvier à mars, « les critères d’approbation des prêts et lignes de crédit aux entreprises ont encore été sensiblement resserrés » en net, selon un rapport trimestriel qui tombe deux jours avant la prochaine réunion de politique monétaire fixant le cap sur les taux d’intérêt. Les banques ont également fait état d’une forte baisse nette de la demande de prêts ou de tirages de lignes de crédit des entreprises au premier trimestre et ce dans une proportion « la plus forte depuis la crise financière mondiale ».
Les critères de prêts au logement consentis aux ménages ont également été fortement resserrés en net, et dans une moindre mesure ceux du crédit à la consommation.
Ce durcissement intervient après un resserrement
déjà observé aux trimestres précédents et confirme que la politique de hausse des taux d’intérêt et de diminution des injections de liquidités de la BCE pour combattre l’inflation et ses effets. La BCE ne réinvestit que partiellement les obligations à son bilan parvenant à échéance et met fin pas à pas aux prêts géants et ciblés aux banques (TLTRO).
Cela a un effet négatif sur les conditions de financement et les positions de liquidité des établissements, les amenant à resserrer les conditions de crédit. En mars, la croissance des crédits alloués au secteur privé – entreprises et ménages – a par ailleurs continué à ralentir, à 3,8% en données ajustées de certaines opérations financières, selon une enquête mensuelle distincte de la BCE.
La BCE a relevé ses taux de 3,50 points de pourcentage depuis juillet de l’année dernière dans le cadre d’une campagne sans précédent de resserrement monétaire visant à maîtriser la flambée des prix à la consommation.