Le Maroc sur la voie de la croissance, selon le rapport d'Oxford Business Group
Dans un rapport intitulé « Le Maroc et les dispositifs médicaux en Afrique de l'Ouest », Oxford Business Group, en collaboration avec Promamec, a décrypté la situation pré-pandémique dans le Royaume ainsi que la stratégie industrielle post-pandémie à laquelle est confronté le Royaume.
Dans sa première partie intitulée « Maroc : Situation pré-pandémique », Le rapport revient sur le paysage public marocain, les réalisations, les défis, l'offre publique privée, les ressources, les équipements médicaux, le taux de croissance, le commerce et autres.
Sur la base de la carte sanitaire du ministère marocain de la Santé avant la pandémie, c'est-à-dire jusqu'en 2019, il ressort du bilan que le Maroc comptait à cette date 149 hôpitaux, d'une capacité de 23 931 lits. En outre, il existe 10 hôpitaux psychiatriques d'une capacité de 1 454 lits et 113 centres publics d'hémodialyse. L'offre privée, qui connaît un développement important selon le rapport, avec un total de 359 cliniques en 2019, a une capacité d'environ 11 000 lits, soit 29% de l'offre totale.
Mais cela reste en deçà de la moyenne régionale, estime le rapport, en comparaison avec d'autres pays d'Afrique du Nord comme l'Egypte ou la Tunisie qui se démarquaient en 2017 avec respectivement 1,43 et 2,18 lits pour 1000 habitants, alors que le Maroc en comptait 1. Concernant le corps médical (public et privés), le Maroc comptait 0,7 médecin pour 1 000 habitants en 2017, bien en deçà des 2,9 médecins de la moyenne de l'OCDE, précise la même source.
Quant au secteur des équipements médicaux, il était estimé en 2019 à 3 milliards de dirhams par l'Association Marocaine des Professionnels des Dispositifs Médicaux, dont 60-70% via des appels d'offres publics, et un taux de croissance annuel de 7-10%.
Selon le rapport, cette activité a pourtant longtemps été marquée par une dépendance aux importations avec 303 millions de dollars en 2019, selon l'International Trade Center, et une valeur ajoutée insuffisante.
Les principaux fournisseurs marocains de matériel médical restent principalement l'Allemagne, la Chine et les États-Unis, précise Orford Business Group dans son rapport, notant que les droits communs d'importation correspondants varient entre 2,5% et 40%.
Mais pas seulement ! Le rapport relève que le marché marocain des dispositifs médicaux est dominé par trois opérateurs, dont Promamec, fondé en 1981 et spécialisé dans la production et la commercialisation de consommables médicaux, de ventilateurs et d'équipements pour les hôpitaux.
Jusqu'en 2019, le marché était d'ailleurs d'autant plus caractérisé par une production locale de technicité perfectible comme les compresses, le plâtre et les fils chirurgicaux, alors notamment restreinte aux produits de protection textile destinés aux professionnels de santé comme les combinaisons. et des couvre-chaussures, souligne le rapport.
Sur la période 2017-2019, le rapport estime que le taux de croissance annuel composé de 11%
des importations nationales de matériel médical prouve les opportunités croissantes à saisir, notamment pour les fabricants locaux.
Stratégie post-pandémie
Dans ce domaine, le rapport rappelle la pénurie de produits, tels que masques, gants, respirateurs et lits de réanimation, vécue par le monde pendant la crise du Covid-19. Et si le Maroc n'a pas échappé à cette situation, il a su faire preuve de réactivité et d'innovation industrielle, selon le rapport. Comment? 'Ou quoi ?
En 2020, le Maroc est devenu un pôle africain des dispositifs médicaux, indique le rapport, compte tenu des besoins croissants, de la manne financière importante du Fonds Covid-19 et de la volonté des autorités d'encourager la production locale, notamment à travers la mise en place de procédures d'importation restrictives.
A cela s'ajoutent, poursuit la même source, les diversifications et reconversions opérées par de nombreux industriels textiles et aéronautiques qui se sont mobilisés pour répondre aux besoins médicaux. Une dynamique d'ensemble dont le Maroc a su tirer profit salue le rapport.
Concernant la production de masques, le Maroc se démarque dans le rapport d'Oxford Business Group. Il ressort que le pays est passé d'un déficit de masque, à l'exportation de 50% de sa production locale durant les premiers mois de la pandémie, citant une déclaration du ministre de l'Économie du Maroc, Moulay Hafid Elalamy, qui a indiqué que « nous avons commencé partir de rien pour produire aujourd'hui 20 millions de masques par jour ».
Dans la même veine, le rapport revient sur la participation d'autres acteurs à la création d'équipements médicaux 100% marocains, notamment un lit de réanimation conforme aux normes internationales, et SIRCOS, un respirateur artificiel.
Des indicateurs qui anticipent, selon le rapport, une prévision de croissance à court et moyen terme, notant que la valeur ajoutée du secteur secondaire devrait croître de 4,1% en 2021, après une contraction de 6,3% en 2020.
Croissance des marchés publics
Dans son rapport, Oxford Business Group prédit une croissance des marchés publics au Maroc et un volume d'affaires plus soutenu des fabricants de matériel médical, causé par la « Bonne campagne de vaccination », menée jusqu'alors par le Maroc en complément de la politique de substitution des importations renforçant la préférence nationale. et le budget plus important accordé dans la loi de finances 2021 à la santé (+ 81,5% depuis 2011, soit 6,5 % du budget global).
Outre ces perspectives de croissance, la demande du secteur privé précise le rapport, qui rappelle en ce sens le projet de généralisation de la couverture médicale à partir de 2022, en plus de l'ouverture depuis 2015 du capital des cliniques médicales aux investisseurs. autres que les médecins par la promulgation de la loi 113-13, qui a déjà donné lieu à 25 autorisations préalables de création de cliniques en 2017-18.