Drogues: ALC appelle pour une politique de santé visant à éviter la mort par overdose
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- 30 août 2021 - 16:00 --
- Bref
A l’occasion de la Journée Mondiale de la Prévention des Surdoses, l’Association de lutte contre les Sida (ALCS), l’Association Nationale de Réduction des Risques des Drogues (RDR Maroc) et l’Association Hasnouna pour le Soutien aux usagers de drogues (AHSud) se mobilisent. En partenariat avec le ministère de la Santé, cette action se dessine dans la lignée de leurs programmes, à savoir : la réduction des risques d’infection par le VIH et le VHC chez les usagers de drogues, le plaidoyer pour le respect des droits de ces derniers et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre.
En ce 31 août 2021, les trois associations thématiques se joignent aux familles et aux proches de celles et ceux qui sont décédés à la suite d’overdoses pour exprimer l’immense affliction face à ces décès qui auraient pu être évités.
Alors que la pandémie de la COVID-19 sévit partout dans le monde, celle-ci affecte tout particulièrement les usagers de drogue en limitant leur accès aux services qui leur sont destinés. Ainsi, l’usage de drogue cause chaque année près d’un demi-million de décès dans le monde, dont plus de 70 % sont liés à la consommation d’opiacés et plus de 30 % sont dus aux overdoses. La situation nationale ne peut qu’être le reflet a minima de ce constat mondial, en l’absence de statistiques exactes. En effet, si les équipes de proximité ont recensé une augmentation du nombre de décès par overdose sur le terrain, le ministère de la Santé n’a pas encore développé
de mécanismes de suivi, en particulier dans les régions du Nord du Royaume.
Pourtant, aujourd’hui, nous savons que la Naloxone, lorsqu’elle est administrée à temps peut sauver la vie d’une personne ayant pris une dose excessive d’opiacées. Mais, en dépit de nos appels répétés, les usagers de drogues sont toujours privés de la Naloxone dans les lieux de consommation et les politiques luttant contre la stigmatisation et la discrimination n’ont toujours pas été adoptées.
Il est de plus en plus urgent de lever toutes les restrictions administratives et techniques retardant la mise en œuvre concrète des recommandations formulées par la consultation internationale commandée par le ministère de la Santé il y a déjà près
de trois ans (30 novembre 2017). La facilitation de l’accès à la Naloxone permettrait son utilisation in situ et en urgence pour sauver les vies des personnes exposées à une overdose.
Ainsi, en tant que société civile impliquée dans la réduction des risques pour les personnes usagères des drogues, nous élevons inlassablement nos voix, comme chaque année, pour appeler à :
- Élaborer des mécanismes de suivi et de recensement des causes de décès des usagers de drogues ;
- Elargir la distribution de la Naloxone aux acteurs de terrain et aux consommateurs de drogues en tant qu’outil unique de sauvetage des menaces d’overdose ;
- Créer une unité de communication et d’intervention d’urgence en collaboration avec les représentants des usagers de drogues ;
- Former et sensibiliser tous les professionnels de la santé et les intervenants communautaires sur le diagnostic, la prévention et la prise en charge de l’overdose.