Banques: Les créances en souffrance à près 80 MMDH

Banques: Les créances en souffrance à près 80 MMDH

Le portefeuille des créances en souffrance détenu par les banques a enregistré une hausse “importante” de 13,9%, pour atteindre près de 80 milliards de dirhams (MMDH) en 2020, selon le rapport annuel 2020 sur la stabilité financière, publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

Cette évolution est expliquée par la détérioration des conditions économiques sous l’effet de la crise sanitaire, ayant amplifié les difficultés de certaines entreprises et fait augmenter les impayés des ménages fragilisés par la réduction de leur activité et la perte d’emploi, précise la même source.

Les ménages ont ainsi vu leurs créances en souffrance bondir de 19,2% à 28 MMDH, tandis que les créances non performantes des entreprises non financières (ENF) ont augmenté de 11,2%. Les secteurs d’activité les plus sinistrés sont le secteur du commerce (+16,8%), suivi de celui de l’hôtellerie (+9,7%), du Bâtiment et travaux publics (+4,8%) ainsi que les industries manufacturières (+2,8%).

Au total, le taux de sinistralité moyen du secteur bancaire s’est établi à 8,2% contre 7,5% une année auparavant. Pour les trois banques systémiques, ce taux s’est établi en moyenne à 7,5%, en hausse de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2019.

Par catégorie, l’encours des créances compromises, représentant toujours plus 82% du total des créances en souffrance, a largement augmenté de 13,8% à 65,1 MMDH. Les créances pré-douteuses et douteuses ont enregistré, à leur tour, un...

surplus de 1,7 MMDH et 142 millions de dirhams (MDH) respectivement et détiennent des parts de 7% et 11%.

En termes de couverture et face à cette hausse de la sinistralité, les banques ont augmenté leur niveau des provisions spécifiques de près de 13% (+7,3% en 2019), engendrant un taux de couverture moyen de 69%. Ce taux ressort à 77% pour les créances compromises, 52% pour les créances douteuses et 7% pour les créances pré-douteuses. Pour les trois banques systémiques, le taux de couverture moyen se maintient à 68%.

Les banques ont également constitué des provisions à caractère général, d’un montant de 13,7 MMDH (dont 9 MMDH par les trois banques systémiques), en hausse de 27,7% par rapport à fin 2019. Ces provisions constituent, à côté des fonds propres prudentiels, des matelas visant à couvrir les créances sensibles et à préserver ainsi les banques en cas de survenance d’éventuels chocs de crédit.

Par ailleurs, ledit rapport fait savoir que la répartition sectorielle de ces crédits demeure diversifiée et globalement inchangée à l’instar des années précédentes. Les ménages continuent d’être les premiers bénéficiaires, détenant une part de 31%, suivis par les “activités financières” et les “Bâtiments et travaux publics” avec des parts de 13,5% et 9,9% respectivement.

Les crédits en faveur du secteur des “industries manufacturières” se sont établis à 90 MMDH, en hausse de 6%, tandis que les secteurs du “commerce” et du “transport et communication” détiennent des proportions respectives de 6,4% et 4,1%.