L' ONCF sensibilise sur le "passage à niveau"
Plus de 50 pays à travers le monde ont célébré, jeudi 10juin, la journée internationale de sensibilisation aux dangers de la traversée anarchique des passages à niveau (PN), sous l’égide de l’Union Européenne et de l’UIC (Union Internationale des Chemins de Fer) sous le slogan « La distraction peut être mortelle ! »
A l’instar des années précédentes, l’ONCF s’est associé à cet événement pour la 13 ème année. Tout en prenant en compte le contexte lié à la situation sanitaire, le programme a porté notamment sur l’affichage de messages de sensibilisation et d’informations en gares ainsi que dans les réseaux sociaux.
En outre, le Maroc qui préside l’UIC-Région Afrique depuis 2010, a participé au webinaire organisé par l’UIC à ce sujet et auquel ont pris part plus de 350 participants. Représentant l’ensemble des parties prenantes concernées par cette problématique, ils se sont penchés sur l’analyse de la situation actuelle sous ses différents angles, le partage des bonnes pratiques et des modèles empruntés ainsi que sur l’examen des pistes à même de redresser le fléau des accidents aux points de croisement de la voie ferrée avec la route.
A ce titre, Mohamed Rabie Khlie, Directeur Général de l’ONCF et Président de l’UIC – Région Afrique, a relaté dans une premier temps la problématique de la sécurité des emprises ferroviaires au sein du continent et ses spécificités : 85% des réseaux ferrés africains enregistrent un retard sur les piliers relatifs au renforcement du système de sécurité et de sûreté ferroviaires, conjugué à une moyenne d’un PN tous les 2 km avec une forte concentration au niveau des zones urbaines….
Partageant l’expérience du réseau ferré marocain en matière de sécurisation des PN, celle-ci a retenu l’attention des participants eu égard à la stratégie volontariste déployée reposant, entre autres, sur un ambitieux programme présenté au Roi Mohammed VI, en date du 14 novembre 2012.
Ce programme de sécurisation qui a connu une nette accélération de son
rythme de déploiement et pour lequel une enveloppe de 1,5 milliard de dirhams sur la période 2010-2018 a été mobilisée en s’alliant avec les différents partenaires concernés (Ministère de l’Équipement, du Transport et de la Logistique et de l’Eau, Direction Générale des Collectivités Locales, Communes, Régions…), comporte diverses composantes, à savoir : la suppression de PN et leur remplacement par des ouvrages de franchissement, l’équipement de PN non gardés par des Systèmes d’Annonces et de Fermeture Automatique des barrières (SAFA), la construction de passerelles pour piétons, la clôture des emprises et ce, en plus de la sensibilisation des usagers de la route.
Les participants ont tenu à féliciter le Maroc pour l’impact positif de la stratégie adoptée et la tendance d’amélioration structurelle observée, de 2011 à 2018, ayant permis de sécuriser 73% du nombre de PN (suppression et/ou équipement) et qui s’est traduit par des performances durables : aucun événement n’a été enregistré durant certaines années, une forte diminution de l’accidentologie au droit des PN (-91%) et du nombre de décès (-94%)…, situant ainsi notre pays à des niveaux similaires, voire même meilleurs, par rapport aux performances atteintes en matière de sécurité par des réseaux ferrés étrangers développés.
Fort de ses performances et engagé à continuer sur la même avancée, l’ONCF adopte un second programme qui est en cours de déploiement dans le cadre de sa feuille de route 2019-2025. Enfin et suite aux modèles présentés et à l’issu d’un débat riche et fructueux, les participants à cette téléconférence ont insisté sur le fait que « toutes les mesures prises sont certes importantes pour sécuriser les emprises ferroviaires, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elles sont suffisantes.
La sécurité aux abords des voies ferrées nécessite une implication effective de toutes les parties prenantes, et doit être une préoccupation de tous, petits et grands, automobilistes et piétons. Chacun se doit d’être vigilant et d’adopter un comportement responsable et citoyen ».