Des Marocains veulent produire de l’énergie hydroélectrique à partir de la mer
Le Maroc est aujourd’hui 4ème mondial en matière de transition énergétique, selon l’Indice de performance climatique. S’alignant sur cette lancée, deux entrepreneurs locaux, Oussama Nour et Mohamed Taha El Ouaryachi veulent créer une plateforme d’énergie marine à travers leur start-up, ATAREC.
ATAREC (Advanced Third Age Renewable Energy Company), une entreprise basée au Maroc travaille à fournir une solution de production d’énergie respectueuse de l'environnement, en exploitant la force de la mer. Développé avec le soutien de l'Agence Spéciale Tanger Méditerranée (TMSA), le projet est breveté sous la dénomination Wave Beat. Un dispositif qui consiste à convertir l’énergie hydraulique marine en électricité, avec pour objectif d’assurer l’autonomie énergétique des ports et des zones de proximité.
Ses fondateurs, Oussama Nour et Mohamed Taha El Ouaryachi, veulent valoriser le potentiel énergétique marin du pays, et ainsi participer à sa transition écologique tout en favorisant la création d’emplois dans le secteur des énergies bleues.
« Wave Beat garantit une énergie décentralisée à prix compétitif, et contribue à la neutralité carbone des aménagements exposés à la mer, ainsi que des zones logistiques et industrielles à proximité pour un produit décarbonisé », a rapporté Ecostart.
Alors que 10 ans plus tôt, le Maroc dépendait encore à plus de 90 % de l’extérieur pour approvisionnement électrique, il occupe aujourd’hui le 4ème rang mondial en matière de transition énergétique selon l’Indice de performance climatique. L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) rapporte que son mix énergétique de 10 557 MW inclut 36,8 % d’énergies renouvelables. Le royaume chérifien a lancé un ensemble de projets pour atteindre 52%, des prévisions bientôt
revues à la hausse. Le projet de la start-up ATAREC s’aligne ainsi sur cette volonté à transiter progressivement vers des solutions plus respectueuses de l’environnement.
L’énergie marine présente plusieurs atouts : la production houlomotrice est prévisible environ une semaine à l’avance, ce qui présente un fort intérêt par rapport aux autres énergies respectueuses de l’environnement. En outre la houle est toujours présente avec une surface d’exploitation immense (environ 70% de la planète est recouverte d’eau), ce qui rend ce type de production presque continue, contrairement aux sources intermittentes d’énergie comme l’éolienne ou le solaire. Elle a également pour atout d’être située dans des zones généralement inutilisables pour d’autres activités, contrairement à des fermes de production d’électricité sur terre.
Toutefois, il faut noter qu’il existe également des problèmes liés à l’énergie marine, notamment les conditions difficiles dans lesquelles les équipements de production sont installés, la plupart ne présentant pas encore une résistance suffisante aux phénomènes naturels de grande ampleur comme les tempêtes ou les tsunamis. Par ailleurs, le procédé étant relativement nouveau, les coûts d’installation, d’exploitation et d’entretien sont encore très élevés comparés aux autres formes d’énergies, ce qui rend le passage à l’échelle industrielle incertain. De fait, la rentabilité d’une telle activité est encore difficile à calculer.
Le projet de Oussama Nour et Mohamed Taha El Ouaryachi fait partie des 10 ayant remporté février dernier un financement de Ecostart, une initiative pour l’entrepreneuriat durable soutenue par l’Union Européenne et la GIZ*. Une plateforme pilote sera créée au port de Tanger Med, à partir du deuxième trimestre 2021, et constituera le tout premier pôle d’énergie marine au Maroc.