Au Maroc, un “retour rapide” de la croissance attendu
Le Maroc peut entrevoir l’année 2021 avec “sérénité” en tablant sur un “retour rapide” à la croissance, avec un taux de 4,9 % dès cette année, et un allègement du déficit budgétaire de 7,5 % à 6,5 %, écrit lundi le magazine Jeune Afrique.
Ce redressement sera soutenu par le nouveau modèle de développement en gestation, et les diverses réformes profondes qui en découleront, souligne le média dans un article intitulé “Maroc : le retour de l’État protecteur?”.
Si la pandémie de coronavirus a bousculé les agendas, y compris au sein de la commission royale appelée à produire un nouveau pacte social et économique pour les quinze prochaines années, les Marocains “ont été surpris de voir réapparaître un État protecteur, agile, efficace”, qui a su gérer les répercussions de la crise sanitaire avec “célérité”.
“Dès l’apparition des premiers cas de Covid-19, un confinement général a été décrété”, rappelle Jeune Afrique, en notant que pour parer à la perte de revenus d’une grande majorité des familles, le Royaume a mis en place la “plus grande opération de transfert monétaire de son histoire en distribuant des revenus mensuels à cinq millions de familles vivant dans l’informel ainsi qu’à plus de 1 million de salariés qui se sont retrouvés au chômage temporaire”.
Cette opération est financée par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19 lancé sur appel royal et qui a mobilisé plus de 30 milliards de dirhams (2,7 milliards d’euros environ), souligne-t-on.
Sur le plan sanitaire, le Maroc s’est aussi montré “très réactif”, constate le magazine, faisant observer qu’au moment de la polémique sur la chloroquine, le Royaume a décidé, dès fin mars, de réquisitionner tous les stocks de cette molécule produits sur son territoire pour traiter le Covid‑19.
Et, face à la pénurie planétaire de matériels médicaux, le Royaume a adapté
en un “temps record” son outil industriel pour fabriquer masques, gel hydroalcoolique, respirateurs artificiels… Il en exporte désormais dans plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, les États-Unis et la France, relève-t-il.
Et de poursuivre que “si cette crise a révélé des fragilités, elle a aussi fait naître beaucoup d’espoirs. Ça aura été le fil rouge de 2020, qui a agi comme un accélérateur de réformes”.
Jeune Afrique cite à cet égard la généralisation de la couverture sociale qui est ainsi au menu du projet de loi de finances 2021, notant que ce chantier social a été annoncé en juillet dernier par SM le Roi Mohammed VI, “qui aura été à la manœuvre tout au long de cette année cruciale, en même temps que le lancement d’un plan de relance de 120 milliards de dirhams”.
Cet argent servira à venir en aide à des dizaines de milliers d’entreprises fragilisées par la crise, explique-t-on, ajoutant qu’en mettant 12 % de son PIB pour sauver son économie, le “Maroc est entré dans le top 10 des pays qui ont fourni l’effort le plus important (rapporté à la richesse produite) pour soutenir son tissu productif”.
“Car faire le choix de la santé ne signifie pas sacrifier l’économie, que le premier confinement a mise à rude épreuve, avec des pertes quotidiennes de l’ordre de 1 milliard de dirhams par jour. Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie, le Royaume a choisi de ne pas reconfiner. Et a misé sur la vaccination”, souligne le magazine.
Dès que les premiers résultats des tests cliniques de vaccins ont été connus, précise-t-il, le Maroc a été l’un des premiers pays, avec la Chine, la Russie et les Émirats, à décider de faire vacciner les Marocains de plus de 18 ans.
“Une opération géante, qui devrait démarrer en ce début d’année”, précise-t-on.