Levier important du développement économique et social du pays et moteur de la compétitivité de l’économie nationale, les ports au Maroc représentent le maillon clé des chaînes logistiques des échanges extérieurs.
Les ports représentent le point de passage obligé de la quasi-totalité des échanges tant pour l’importation que pour les exportations. Au Maroc, l’infrastructure portuaire assure 98% des échanges extérieurs du Royaume et constitue de ce fait un secteur vital de l’économie nationale.
Grâce à une gestion inclusive et intégrée du risque pandémique, le secteur portuaire au Maroc a fait preuve d’une résilience affirmée. L’activité prévoit une croissance modérée de 3,6% du trafic des ports relevant de l’Agence nationale des ports (ANP), avec un volume global de 95,4 millions de tonnes (MT) qui s’établirait à 109,7 MT à l’horizon 2025.
“Dès le déclenchement de la crise sanitaire liée à la Covid-19, l’Agence Nationale des Ports (ANP), de concert avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème portuaire se sont mobilisés pour mettre en œuvre le plan de continuité des activités portuaires, ainsi que des mesures de précaution visant à contenir le risque pandémique et ce, dans le but de maintenir opérationnels, sans interruption, tous les services portuaires”, a annoncé dans un entretien accordé à la MAP, la directrice générale de l’ANP, Nadia Laraki.
Étant le seul point frontalier qui est resté en activité après la fermeture des aéroports et des frontières terrestres pendant la période de confinement, les ports nationaux ont très rapidement mis en place des processus opérationnels adaptés au nouveau contexte qui impose la prise en compte des mesures de sécurité sanitaire pour faire face à la propagation du covid-19, a indiqué Mme Laraki.
Grâce à ces mesures, les ports relevant de l’ANP ont pu assurer la continuité des chaînes d’approvisionnement du Royaume en produits stratégiques, et ont permis le transit des exportations marocaines, s’est-elle réjouie, faisant savoir que l’activité portuaire s’est inscrite globalement dans une tendance positive (+5,3%)
à fin novembre 2020, tirée notamment par le fort rebond de 27,7% des importations des céréales avec un niveau historique de 8,8 millions de tonnes, et par la bonne orientation de l’activité des phosphates et dérivés.
Cependant, certaines activités ont été impactées par les effets de cette crise, notamment les conteneurs, les produits sidérurgiques, le bois et dérivés, le Transport International Routier (TIR), les passagers et les croisières, a-t-elle ajouté.
Abordant les perspectives du secteur portuaire national, Mme Laraki a souligné que le Maroc a mis en place une stratégie qui ambitionne de positionner le Royaume comme une plateforme logistique en particulier sur le bassin méditerranéen.
“Cette stratégie n’a pas seulement pour but d’accompagner l’évolution tendancielle des trafics portuaires, mais surtout de saisir de nouvelles opportunités qui peuvent s’offrir pour intégrer davantage le Royaume à l’économie mondiale”, a-t-elle dit, notant que cette vision est basée sur une stratégie de développement ambitieuse et étroitement coordonnée avec les différentes politiques sectorielles engagés par le Royaume, qui prend en compte la dimension de l’aménagement du territoire.
Les principaux piliers de cette stratégie, a poursuivi la directrice, s’articulent autour de trois axes, à savoir la création de six nouveaux ports (Nador West Med, Kénitra Atlantique, Nouveau Port de Safi, Dakhla Atlantique), l’extension des infrastructures des ports actuels et la requalification de certains ports (Tanger Ville, Kénitra, Ancien Port de Casablanca, Safi, etc).
“S’agissant des prévisions d’activité, et dans l’hypothèse d’une dissipation progressive du risque pandémique courant le premier semestre 2021, nous tablons une croissance modérée de 3,6% du trafic des ports relevant de l’Agence, avec un volume global de 95,4 MT. Ce volume s’établirait à 109,7 MT à l’horizon 2025”, a-t-elle envisagé.
Pour conclure, l’achèvement de la réalisation des grands projets structurants, la consolidation du système de régulation portuaire et la mise en place des chantiers de digitalisation et de dématérialisation des processus portuaire, vont contribuer davantage au renforcement du tissu portuaire au Maroc, à sa compétitivité et à sa résilience.