Protection de la biodiversité : le grand combat de l’association Ibn Al Baytar
L’association Ibn Al Baytar a réalisé une plantation de 32000 arbres fruitiers dans 11 régions différentes du Maroc. Cette initiative permettra la conservation de la biodiversité et la génération de revenus complémentaires dans le contexte du covid-19.
L’association Ibn Al Baytar, créée en 1999 par la Professeur Zoubida Charrouf, est connue pour la valorisation de l’arganier à l’échelle nationale et internationale ; c’est en effet grâce à l’engagement de l’association Ibn Al Baytar que l’argane est devenu l’or vert du Maroc.
En 2019, le Maroc a réalisé une production de produit 4000 tonnes d'huile d'argan. 1800 tonnes de la production est commercialisée au niveau national. Et pour la valorisation de cette culture, la président déclare que « Beaucoup d'efforts ont été consentis pour l'organisation de la filière, la réhabilitation de l'arganerie et la promotion de l'arganiculture mais il faut du temps pour augmenter la production et atteindre les objectifs tracés par la tutelle. »
Pourquoi planter des arbres fruitiers dans des parcelles agricoles ? La réponse réside dans les divers bénéfices que cette action génère tel que la génération de revenus complémentaires pour les agriculteurs, la lutte contre le changement climatique via la séquestration de carbone, ou encore la conservation et le développement de la biodiversité.
Sur ce point, Mme Zoubida Charrouf, Présidente de l'association Ibn Al Baytar a expliqué que « l'expérience a montré que la valorisation des plantes améliore leur conservation. » Et sur les actions à mener pour sauver la flore végétale, la présidente d’Ibn Al Baytar déclare que «L e ministère de l'agriculture déploie beaucoup d'effort dans ce sens ». Toutefois, elle recommande l'implication des chercheurs pour arriver au but. En plus, la mise en œuvre du protocole de Nagoya est un atout considérable pour la conservation de la biodiversité, estime Mme Charrouf qui dit attendre que la loi soit promulguée au Maroc.
Selon l’association Ibn Al Baytar, ce projet mis en place depuis 2005, a ciblé pour les années 2019/2020 le reboisement de 32000 arbres dans les régions suivantes: Beggara où 2500 arbres fruitiers ont été plantés, 4200 à Kceiba, 4000 à Taza, 1000 à Marchouch, 2000 pour Rommani, 2200 à Agoujgal, 3000 à Touama,
6600 à Tizi Noucheg, 500 à Douirat, 1800 à Lalla Takarkoust et 4000 à Alnif.
Et le reboisement continuera dans les années à venir avec la plantation de 36000 arbres fruitiers en 2020/2021 dans les régions de Casablanca-Settat, Drâa-Tafilalet, Fès-Meknès, Marrakech-Safi-Al Haouz, Rabat-Salé-Kénitra, Souss-Massa, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Les bénéfices attendus/ réalisés se déclinent comme suit :
- Les arbres plantés luteront contre le réchauffement climatique à l’échelle globale en humidifiant l’air et en stockant du CO2 sous forme de bois : environ5400 tonnes de CO2 stockées sur 30 ans.
- Le développement de l’agroforesterie permettra de protéger les territoires environnants des aléas naturels tels que les coups de vent, les inondations ou les glissements de terrain.
- Les arbres plantés permettront de protéger les sols de l’érosion et du lessivement. Grâce à leur système racinaire, l’eau de pluie va en effet s’infiltrer lentement dans le sol et alimenter les nappes phréatiques, au lieu de ruisseler.
- Les arbres permettront de développer la biodiversité dans les parcelles boisées en créant de nombreux abris pour la faune : on estime ainsi que 108000 abris seront créés pour des animaux.
- Santé : 144000 mois d’oxygènes générés.
- Les arbres plantés dans les champs des agriculteurs locaux leur permettront d’en récolter des fruits pour leur consommation personnelle ou afin d’obtenir un revenu complémentaire grâce à leur vente. En termes d’emploi, cette action créera au moins 36000 heures de travail.
- Les populations locales seront sensibilisées et formées aux techniques de l’agroforesterie et à la protection de leur environnement et à l’entretien des arbres sur le long-terme.
L’action de reboisement n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien financier de Reforest’Action, O’Dassia Peintures Ecologiques, la Fondation Yves Rocher et des mécènes.
Beaucoup d'efforts ont été consentis pour l'organisation de la filière, la réhabilitation de l'arganerie et la promotion de l'arganiculture mais il faut du temps pour augmenter la production et atteindre les objectifs tracés par la tutelle.
En termes de les perspectives, « notre association poursuit la conservation de la biodiversité, la promotion de la forêt nourricière et l'autonomisation de la femme rurale. Et l'organisation de nouvelles filière de plantes médicinales tout en poursuivant la recherche. », informe Mme Zoubida Charrouf, présidente de l'association Ibn Al Baytar.
MN