Tension commerciale entre le Maroc et l'Espagne

Tension commerciale entre le Maroc et l'Espagne

En début d’année et à mainte reprise, des agriculteurs espagnols ont bloqué des camions transportant des produits  vers l’Espagne. Etant fortement impacté par ces blocus, la Fédération interprofessionnelle marocaine pour la production et l'exportation de fruits et légumes (FIFEL) avait dans un communiqué adressé selon une lettre au gouvernement marocain.

Le président du FIFEL, Lahoucine Adardour, avait fait part des inquiétudes des transporteurs indiquant que «les camions qui transportent les produits agricoles marocains sont bloqués et même s'enflamment en Espagne», de plus, il a dénoncé ces «actes criminels» et exigé que le ministère responsable intervienne «mettre fin à ces actes odieux et prendre les mesures nécessaires» souligne la même lettre.

En cette période,  plusieurs vidéos avaient circulé sur les réseaux sociaux, montrant des agriculteurs espagnols en train de piller des camions qui transportaient des produits agricoles marocains, provoquant un blocage massif des transporteurs.

Pourtant, l’Espagne est à l’origine de 144,4 milliards de DH de ces échanges, consolidant ainsi sa place de premier partenaire commercial du pays.

Aujourd’hui c’est un autre évènement presque similaire du point de  des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne.

Selon Médias24 l’Espagne a entrepris des mesures pour freiner les exportations de produits marocains ! En effet, l’Espagne a décidé d’imposer une amande de 700 euros aux transporteurs marocains de marchandises dont le réservoir contient plus de 200 litres de gasoil. Cette mesure vise à forcer ces derniers à acheter 1.300 litres de gasoil chez les pétroliers espagnols.

Selon Ahmed Issaoudi, président de l’Association marocaine des transports routiers internationaux (Amtri) zone sud, « Sur les 500 à 600 camions qui partent tous les jours en Espagne, 30 à 60 camions marocains sont contrôlés tous les jours et paient en moyenne entre 500 et 700 euros d’amendes pour dépassement de la franchise carburant ». Ce qui désavantage au plus haut point les exportateurs marocains.

Et l’Asmex va encore


plus loin dans l’analyse de la situation. « C’est clairement une guerre économique », estime Hassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs, Asmex. « L’objectif est de freiner les exportations du pays, de grever la compétitivité du produit marocain. Notamment dans l’agriculture. Les Espagnols considèrent que le Maroc leur fait de l’ombre sur le marché européen. Et veulent nous freiner. Mais il ne faut pas qu’on se laisse faire », affirme ce dernier à Médias24, tout en avouant ne pas comprendre la logique de nos voisins ibériques.

En plus, le dynamisme des échanges entre le Maroc et l’Espagne continue de croître. L’Espagne a confirmé en  2019 son rang de premier partenaire commercial du Maroc, cette année les prévisions, malgré la crise sanitaire. Selon Juan Garcia Muñoz, président de la Chambre espagnole de commerce, d’industrie et de navigation de Casablanca, « l’activité commerciale et économique entre les deux pays n’a jamais vraiment été paralysée pendant la crise. En cette période de Covid-19, nous constatons un resserrement des chaînes de valeur de ce partenariat. L’important développement du Maroc au cours des dernières années ainsi que  les principales mesures contenues dans la  loi de Finances 2020 pour le secteur industriel sont  une opportunité à saisir pour les entreprises espagnoles en général,  avec une attention particulière pour les secteurs des composants automobiles, du textile et du tourisme. »

Hassan Sentissi confirme: « L’Espagne est notre premier partenaire commercial. Aussi bien sur l’export que sur l’import. Les Espagnols sont en train de se tirer une balle dans le pied, car si on décide d’appliquer la réciprocité, ou de prendre des mesures de défense, ils seront les premiers à en pâtir. Je ne comprends pas leur logique. J’appelle donc les responsables espagnols à la raison. Car une guerre économique, ça commence toujours par des mesures non tarifaires, mais on ne sait pas comment ça peut finir ».

MN