S&P reconduit la notation du Royaume avec une révision des perspectives de stables à négatives
L'agence de notation Standard & Poor’s (S&P) prédit une période difficile pour l'économie marocaine mais indique que le pays a choisi la bonne approche pour relancer son économie post-pandémie.
Standard & Poor’s a maintenu la notation souveraine du Maroc à «BBB- / A-3» tout en révisant les perspectives du pays de stables à négatives. L’agence de notation a indiqué que le principal motif ayant justifié cette révision est le budget marocain et la situation extérieure, qui vont se détériorer sensiblement, à des niveaux plus importants que prévus, en raison des graves répercussions économiques du coronavirus.
En effet, au regard des graves impacts du Covid-19 sur la demande extérieure et intérieure du Maroc, le PIB réel se contractera probablement d’environ 5,5% en 2020 avant de se redresser progressivement à partir de 2021, relèvent les experts de S&P. Le déficit budgétaire se situerait 7,7% du PIB, la dette publique nette à 65,9% du PIB et le déficit du compte courant à 6,4% de la richesse nationale. La note et les perspectives de S&P indiquent que le Maroc est susceptible de ressentir la douleur des conséquences économiques de la pandémie Covid-19 pendant un certain temps. L'augmentation de la dette publique est une préoccupation majeure pour les agences de notation comme S&P et le Maroc devrait probablement réduire sa dette publique dans un proche avenir
si les conséquences économiques de la pandémie continuent de nuire à l'économie.
Si le Maroc parvient à améliorer son budget et à voir sa dette se réduire grâce à une forte reprise, l'agence pourrait à nouveau ajuster les perspectives économiques du pays à «stables». S&P s'attend cependant à une augmentation des déficits budgétaires malgré une amélioration probable de la croissance économique en 2021.
Le destin du Maroc est étroitement lié à l'évolution de la pandémie mondiale de COVID-19. Si la communauté scientifique mondiale trouve et distribue un vaccin en 2021, S&P s'attend à ce que le pays atteigne une croissance de 4,5% du PIB en voyant son économie rebondir.
S&P a indiqué que le Maroc avait adopté la bonne approche face à ses perspectives économiques difficiles.
L'agence de notation considère le plan de relance économique du Maroc de 120 milliards de dirhams comme une stratégie solide qui promeut «l'activité du secteur privé et [peut] limiter ou, dans certains secteurs, réduire le rôle du gouvernement dans l'économie».
Le «Pacte de relance économique» de 13 milliards de dollars signé le 6 août est un ambitieux plan de relance qui représente 11% du PIB du Maroc. La somme entre dans l'économie grâce à un fonds de relance et à des prêts garantis par l'État qui ont déjà aidé plus de 15 000 petites entreprises à survivre.