Tourisme/ Covid-19 :  « Marrakech étouffe »

Tourisme/ Covid-19 :  « Marrakech étouffe »

Avec les restrictions imposées par le gouvernement pour endiguer la propagation du coronavirus, l'industrie du tourisme dont dépend Marrakech s'est arrêtée.

Aujourd'hui, le site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO est presque vide et la ville fait face à une crise sans précédent. Habituellement animée de monde, la place Jamaa El Fna est isolée et dépourvue de tout son beau qui d’habitude donnaient permettaient à la cette d’attitrer les touristes. À la mi-mars, le Maroc a déclaré l'état d'urgence sanitaire et fermé ses frontières pour empêcher la propagation du coronavirus.

Durant les dernières 24 heures, le royaume a enregistré un bilan de 88.203 de cas de contaminations Le nombre de décès est passé à 1.614 morts.

Après l'assouplissement des restrictions initiales de la pandémie, les commerçants et les voyagistes espéraient que le tourisme intérieur pourrait atténuer leurs pertes. Mais ensuite, l'annonce surprise de nouvelles restrictions, dont la fermeture de Marrakech et de sept autres villes, a brisé les espoirs de reprise.

L'année dernière, la ville a attiré trois des 13 millions de touristes qui se sont rendus dans le pays. Sur les réseaux sociaux, il y a des appels à «sauver» la ville, beaucoup utilisant le hashtag «Marrakech étouffe».

Mais beaucoup s'inquiètent également de la crise du Covid-19 elle-même, étant donné que les images de patients porteurs du virus sont immenses dans la sphère sociale. Beaucoup montrent des patients dormant...

à l'étage de l'hôpital de Marrakech. Les laboratoires d'analyses de la ville ont été débordés.

Marrakech, avec la capitale économique Casablanca, fait partie des villes les plus touchées par la pandémie. Comme tous les gouvernements, les autorités continuent mettre en balance les mesures d'isolement avec la nécessité de maintenir l'économie en vie.

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) prédit que la pandémie pourrait pousser le pays dans la pire récession depuis 1996, avec une contraction de plus de 5% du PIB.

Beaucoup sont descendus dans la rue pour protester, demandant l'aide du gouvernement: « Le coronavirus n'aura pas le temps de nous tuer, la faim s'en occupera plus tôt », lit-on sur une banderole tenue par des manifestants à Marrakech le 11 septembre.

Les voyagistes s'accrochent à une lueur d'espoir, avec l'ouverture partielle des frontières, le gouvernement permet en effet aux voyageurs qui n'ont pas besoin de visa de s'envoler pour le Maroc, sur présentation d'une réservation d'hôtel et d'un test coronavirus négatif.

Malgré tout, les autorités tentent de juguler sécurité sanitaire et relance économique. La ministre du tourisme accompagnée du Wali de Marrakech s'est réunie, vendredi 11 septembre, avec les membres du CRT de la ville ocre et les présidents des associations régionales professionnelles de la ville ocre.

Lors de cette rencontre, la situation du secteur touristique dans la première destination du Maroc a été au cœur des préoccupations des participants.

Mouhamet Ndiongue