CGEM : une rentrée sous le sceau de la « cohérence, de la relance et de la célérité »

CGEM : une rentrée sous le sceau de la « cohérence, de la relance et de la célérité »

Face à la presse ce mercredi, la CGEM a exposé ses priorités pour la rentrée économique 2020-2021 à cette « rentrée particulière » du fait de la pandémie du Covid-19. 

Faisant le point sur la situation épidémiologique, le président de la CGEM Ali Alj a estimé qu’avec la hausse des contaminations et nos suppositions qui se sont avérées fausses (confinement et saisonnalité (en pensant que le confinement allait éradiquer le virus et que ce dernier était saisonnier), nous n’avons d’autres choix que d’apprendre à vivre avec. Toutefois, il soutient que « les mesures barrières restent le moyen le plus efficace pour limiter sa propagation et pour nous éviter un re-confinement qui est inconcevable et serait dramatique pour notre économie ». 

S’agissant de la relance économique retardée par la résistance du virus, il propose « un changement d’état d’esprit ». « Il faut passer d’une stratégie défensive à une stratégie offensive, en gardant notre optimisme et une vigilance accrue,  malgré le peu de recul et le manque de visibilité que nous avons », propose t-il.

La gestion proactive de la pandémie a été un atout, salue le président de la CCGEM qui pense qu’ il est important de renouer avec cet élan de mobilisation et de  rassembler, plus que jamais, les forces pour dépasser les problématiques économiques induites par la crise mais également celles existant bien avant la pandémie comme l’informel, les délais de paiement, les lourdeurs administratives sans oublier le volet social qui doit rester au centre de nos priorités.

Le programme Intelaka doit également d’être redynamisé et pourra contribuer fortement à la relance tout en promouvant l’auto-emploi et l’acte d’entreprendre.  Sur ce volet, la CGEM a sollicité le Chef du Gouvernement pour tenir, dans les prochains jours, une réunion de la plateforme CGEM-Gouvernement pour faire avancer « les chantiers urgents ».

S’agissant le Projet de Loi de Finances 2021, la CGEM a démarré ses travaux qui, pour le M. Alj, doit  «instaurer les bases d’une économie plus résiliente et compétitive et redonner confiance aux chefs d’entreprises ».

Autour du PLF, la CGEM dit travailler sur 4 axes fondamentaux

  1. Préserver le tissu productif et améliorer la compétitivité de l’entreprise marocaine, en révisant les démarches et dispositifs fiscaux ou douaniers qui entravent son développement et sa compétitivité.
  2. Encourager la préférence nationale en donnant un corps aux démarches techniques et commerciales.
  3. Orienter notre système de taxation sur l’acte de consommer en allégeant voire supprimant toute taxation qui...

    porte sur la valeur créée par l’entreprise.

  4. Intégrer la dimension sociale dans ce PLF

La pandémie du coronavirus avec ses répercussions sur le plan économique a aussi fortement impacté le volet social avec les pertes d’emplois enregistrées depuis le début de la crise. Ainsi, la CGEM explique que malgré la difficulté de la situation,  les entreprises continuent à batailler dans le but de préserver les emplois, qui est une priorité majeure et un de ses engagements dans le cadre du Pacte  pour la Relance économique et l’Emploi.

« Nous sommes en attente du déploiement des mesures de soutien par les fonds propres et des plans de relance sectoriels. »,  a rassuré le M. Alj.

Pour le roi Mohammed VI avait lancé un plan ambitieux de relance économique pour permettre aux secteurs de production de se remettre d’aplomb, d’accroître leur capacité à créer des emplois et à préserver les sources de revenu.

A côté de cette initiative royale, s’ajoutent la nouvelle stratégie de gestion des établissements et entreprises publics (EEP), l’orientation royale vers les Partenariats Public-Privé (PPP) ainsi que le Fonds d’investissement stratégique joueront un rôle déterminant dans cette relance. Pour autant la CGEM reste convaincue que ces initiatives aideront à la relance de l’économie.

Ce fonds, « donnera la priorité, en particulier, aux secteurs industriels orientés vers l’export, à l’agriculture, à l’immobilier, au tourisme ainsi qu’aux projets d’investissement dans les secteurs stratégiques prometteurs pour le développement humain (éducation, santé, eau, numérique, économie verte…) », estime le président de la CGEM.

Par contre, la CGEM signale que seul le secteur du tourisme a eu son plan de relance, sachant que plusieurs secteurs sont en grande difficulté notamment le textile, la restauration, l’événementiel, l’enseignement privé. De ce fait, le patronat pense urgent de l’élargissement de cette initiative.

A noter que ce sont essentiellement ces TPME qui composent notre tissu entrepreneurial qu’il faut appuyer et accompagner au regard de leur rôle moteur dans l’équilibre socio-économique. D’ailleurs, le patronat prône la mise en place d’une Indemnité Perte d’Emploi (IPE) de 6 mois pour tous les secteurs.

Cependant, la CGEM pense que cette rentrée économique fait l’objet de beaucoup de chantiers qu’il faut lancer et mener à bien avec cohérence, célérité, en donnant confiance par de la visibilité, en renforçant le contrôle de l’application des décisions et en mobilisant toutes les compétences pour sortir de cette crise avec le moins de dégâts.

Mouhamet Ndiongue