(Vidéo) - "Khali Mbara", le clip de l’été, dans la joie, la couleur et la bonne humeur
En ces temps plutôt moroses et mêmes tristounets, il est bon parfois de chercher des instants de bonheur, de bonne humeur rythmée et colorée. C’est ce que vient de réaliser le trio Mehdi Nassouli, Fehd Benchemsi et Abderrazzak Zitouny dans un clip de 6 minutes, 6’26 pour être précis. Histoire de cette histoire.
Ils sont trois amis dont les cerveaux n’ont pas cessé de cogiter quand l’activité a humaine a cessé durant le confinement. Mehdi et Abderrazzak sont à Agadir et Fehd Benchemsi à 9650 km de là, à Los Angeles. Les trois sont amis, donc et les trois sont gnawis, ou presque, chacun à sa façon, le gnawisme étant aussi une posture, un état d’esprit, une façon d’être.
L’idée est simple : reprendre un classique du répertoire gnawi, Khali Mbara en l’occurrence, cet homme d’humble condition opposé aux deux autres personnages que sont Lalla et Sidi, les « bourges ». Différentes scènes sont décrites, reprises du répertoire, mais les paroles sont retouchées, enrichies d’images et agrémentées de paroles plus actuelles, avec la référence au Paypal ou au Viagra, et surtout « clipisées ».
Une vingtaine de guest-stars ont été invitées à participer au clip, chacun et chacune à partir de chez elle ou de chez lui (n’oublions pas qu’il s’agit d’un travail de confiné). La biologiste Basma Yacoubi dans son laboratoire, le sociologue Aassid et sa fille dans leur salon, le journaliste Ahmed Benchemsi dans sa bibliothèque, le Marine Taoufik Benhaddouche devant sa bannière étoilée, des comédiens, des chanteurs, des artistes, tous dans leur milieu, Momo Merhari masqué et déchaîné chez lui, Latefa Ahrare en fibrillation dans sa campagne, Oum et sa voix très spéciale… et tout ce beau monde reprend le refrain « hada oua3dou meskine » (tel est son triste sort).
Et,
pour apporter la bénédiction de la famille gnawie, les trois maâlems connus et reconnus que spnt Abdelkbir Marchane, Hamid el Kasri et Hassan Boussou ont aussi donné de la voix et du rythme, au son de musiciens et instrumentistes autant de talent que d’envergure tels que Karim Ziad, Rhani Krija (Sting) ou encore le virtuose du ribab Bouhssine Foulane…
Mais ne nous y trompons pas, la chanson met Mbara en vedette, toujours malicieux, toujours espiègle, face à ses deux Sidi et Lalla agissant à la limite de la caricature. Fehd Benchemsi et Mehdi Nassouli sont les deux incarnations de Khali Mbara, joyeux, très joyeux, riant aux éclats, naturellement, spontanément… chaque scène filmée au salon, dans le jardin ou dans un extérieur confiné, et chaque guest-star présentée tantôt par un calembour, tantôt par un clin d’œil, ou même une idée. La condition modeste et humble de Mbara ne l’empêche pas de croquer la vie à belles dents, toujours souriant, toujours espiègle, sa supposée infortune triomphant des grandes fortunes de Sidi et Lalla.
Au final, 6’26 de joie et de bonheur, avec une musique entraînante, celle de khali Mbara, mais avec des images, des arrangements, des effets spéciaux, des percussions rythmées (forcément…) et des expressions animées dont nous gratifient Fehd et Mehdi, et le réalisateur Zitouny entrant pratiquement en transe à la fin du clip. EN général, un clip, cela dure 3,5 minutes, un peu plus ou un peu moins, mais en période de confinement, n'est-ce pas, on peut se laisser aller aux sons et au rire.
6’26 à garder par devers soi pour les regarder 10 fois, 20 fois, 100 fois, à chaque fois qu’on ressent le besoin de laisser flotter un air enjoué dans le cerveau, de sourire, voire d’éclater de rire.
AB