La vidéo du yacht : une affaire pour ceux qui n’ont rien à faire

La vidéo du yacht : une affaire pour ceux qui n’ont rien à faire

Des gens qui dansent sur un yacht, vraisemblablement au Nord du Maroc… Spectacle anodin, mais spectacle qui a soudainement envahi la toile, les uns hurlant au scandale, les autres leur hurlant que la vie privée est un concept, une idée à respecter… Et les autres de répondre… Mostafa Terrab, PDG de l’OCP, dansant sur un yacht, avec la danseuse Maya et plusieurs femmes en maillot. Scandale !... Alors même que la diffusion de cette vidéo, privée, est une infraction (raison pour laquelle nous ne la publions pas).

Une affaire qui mêle la rancœur sociale au voyeurisme, l’intolérance au sectarisme. Les commentaires vont bon train, déversant un torrent de haine sur ces gens dansant sur le yacht, sur un homme qui ressemble au patron de l’OCP Mostafa Terrab… sur ces femmes « qui ne respectent rien », sur la danseuse Maya (floutée dans plusieurs reprises de la vidéo) !, sur, sur, sur…

La seule chose que l’on


pourrait, effectivement, reprocher, à ces gens, une fois qu’on a illégalement regardé cette vidéo privée, est qu’ils ne portent pas de masques ni ne respectent la distanciation physique. Mais les internautes, subitement disciplinés, soudainement  mobilisés dans « la grande lutte nationale » contre la Covid, ont vite fait le rapprochement entre le « laxisme » des autorités à l’égard des nantis, et leur « sadisme » envers « les gens ordinaires ». Complexe, mensonges et vidéo…

En un mot, comme en cent, cette affaire est un non-événement, les gens étant libres de faire ce qu’ils veulent, pour peu qu’ils respectent la loi. Maya peut danser, les dames peuvent l’accompagner, les hommes peuvent l’admirer, et Mostafa Terrab est occupé avec ses phosphates, étranger à tout cela, loin de ce bateau où rien de mal n’est fait. Et si délit il doit y avoir, ce n’est pas à un internaute meurtri qu’il appartient de le punir, mais à la loi.

AB