Crise post Covid-19 : le Maroc lance son « Plan Marshall »

 Crise post Covid-19 : le Maroc lance son « Plan Marshall »

Les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus au Maroc deviennent de plus en plus évidentes. Le couvre-feu instauré par les autorités a des conséquences sur l’activité économique nationale (notamment l’emploi des couches de la population les plus vulnérables) et  la fermeture des frontières a quant à elle mit un arrêt aux recettes tirées du secteur touristique.

En Europe, où la pandémie a fortement impacté les économies et les conséquences  affecteront les transferts des MRE qui représentent l'équivalent en devises de près de 65 milliards de dirhams en 2019 selon l'Office des changes. Ils constituent une ressource financière stratégique pour le pays. Ainsi, le Maroc craint une augmentation significative du déficit budgétaire et est entrain de s’atteler à trouver des sources de financement pour les dépenses actuelles et à venir. Comme en Europe, le Maroc a décidé de faire appliquer une politique sociale en versant des allocations aux chômeurs et aux travailleurs du secteur informel dans le cadre d’un fonds spécial dédié aux impactés économiques du coronavirus. En plus, le Maroc a décidé de soutenir financièrement les entreprises par le biais de reports d'impôts et d'une aide directe. Pour cela, le Maroc a engagé des prêts auprès de la Banque mondiale pour un montant de 275 millions de dollars avant de déplafonner de sa ligne de précaution auprès du FMI avec un prêt de 3 milliards de dollars. Cela nécessitera une modification de la loi de finances 2020.

Le nouveau plafond de la dette entrave les emprunts

Le Maroc a décidé d’activer la ligne de précaution et de liquidité (LPL) auprès du FMI d’un montant de près de 3 milliards de dollars. Dans le même temps, la Banque mondiale a permis à la restructuration de la dette en mettant à la disposition du royaume 275 millions de dollars supplémentaires auxquels le gouvernement avait initialement accès en cas de catastrophe.

La loi de finances 2020 prévoit un plafond d'endettement supérieur que celui déjà engagé par le royaume, dont 31


milliards de dirhams. Si le Maroc devait épuiser les facilités de crédit de la Banque mondiale et du FMI, ce serait 33,6 milliards de dirhams, un montant supérieur au plafond de la dette.

Aujourd’hui, le gouvernement a officiellement  demandé des fonds au FMI pour les catastrophes. Il attend désormais une réponse  du FMI.

Pour rappel, le mardi 7 avril 2020, le ministre de l'Économie et des Finances s'est entretenu avec des membres de la commission des finances de la première chambre pour  exposer  le projet présenté la veille au Conseil de gouvernement. Le projet de décret législatif n ° 2.20.320 doit autoriser le gouvernement à dépasser le plafond de crédit fixé dans la loi de finances 2020, qui est fixé à 31 milliards de dirhams, pour répondre au choc attendu sur la balance des paiements et les réserves de changes du fait de la crise du coronavirus. La commission des finances et les deux chambres du Parlement doivent en convenir. La Chambre des représentants se réunira vendredi prochain.

Hausse de la dette extérieure

Les États du monde entier sont préoccupés par leurs économies. Les gouvernements sont engagés dans l’identification de moyens de financement  dont le montant se chiffrer à des milliards de dollars. Le Maroc doit également faire des plans et prendre des précautions quant à ce qui se passera à la fin des mesures de protection et des restrictions. Actuellement le Maroc va engranger plusieurs milliards de dirhams dans le système de santé et le recours à l'armée, pour construire des hôpitaux de campagne et appliquer des couvre-feux qui sont des charges supplémentaires. L'élimination des sources de revenus habituelles et les menaces de mauvaises récoltes dues à la sécheresse dans le pays font augmenter la dette nationale. En outre, le Maroc souhaite placer une obligation d'État sur les marchés financiers internationaux cette année. Un budget de l'État en fonction influe sur le classement, ce qui affecte à son tour le succès de l'obligation d'État.

Mouhamet Ndiongue