COVID-19 : Le Policy Center questionne la stratégie du confinement

COVID-19 : Le Policy Center questionne la stratégie du confinement

Alors que la propagation de Covid-19 s'accélère en Europe et aux États-Unis, entre autres régions, certains pays d'Asie commencent à maîtriser la pandémie.

L'épidémie en Chine semble ralentir après une explosion de cas suivie de semaines de mesures de contrôle draconiennes. Et d'autres endroits ont réussi à éviter une propagation majeure en adoptant des mesures beaucoup moins drastiques : le confinement.

Le confinement reste la meilleure, si ce n'est la seule option pour l'Afrique pour endiguer la propagation du Covid-19, souligne une récente publication du think-tank marocain Policy Center for the New South (PCNS) intitulée « Face au Coronavirus, l’Afrique se prépare au pire ».

Le déclenchement du nouveau virus a compromis des pays aux capacités sanitaires développées, et l’Afrique, dont les systèmes de santé sont parmi les moins développés et les plus faibles du monde, ne fera pas exception, indique le think-tank dans une analyse sur la pandémie du nouveau coronavirus élaborée par Oumnia Boutaleb, assistante de Recherche en Relations Internationales au PCNS.

La dure expérience de l’Afrique avec « Ebola » n’est plus à démontrer, en ce sens que le taux d’infection avait été explosé, le manque de formation et d’équipements adaptés, auxquels s’ajoute la désinformation, ont mis le système sanitaire africain à plat, précise le PCNS, mettant en avant le bien-fondé du confinement en tant qu’option pour l’Afrique.

Avec l’annonce le 3 mars 2020 de la guérison de la dernière patiente atteinte d’ »Ebola », le continent Africain a mis plus de quatre ans à endiguer cette crise , et ce savoir faire peut aider dans la lutte contre le Covid-19, souligne le Policy Center for the New South, qui énumère la réponse de plusieurs pays africains à l’Ebola et au covid-19.

En effet, précise l’analyse, l’expérience de la gestion de la crise « Ebola » a permis aux gouvernements des pays africains de ne pas commettre les mêmes erreurs


et ils ont tout de suite entrepris des mesures allant de la prévention à des contrôles stricts (caméras thermiques dans les aéroports…).

« Alors que les mesures mises en place par ces pays diffèrent ce qui leur est commun, c’est la rigueur des initiatives », constate le PCNS, rappelant que l’OMS a fourni à 29 pays sur le continent des kits leur permettant de diagnostiquer le virus et favoriser l’entraide africaine.

Par ailleurs, cette crise sanitaire risque d’apporter son lot de défis « dans des pays où le contexte politique est tendu », poursuit l’auteure, dont les recherches portent sur l’Afrique de l’Ouest.

Au volet des retombées économiques, l’analyse fait observer que les économies africaines ont commencé à ressentir un ralentissement de leurs économies, précisant que « selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, les pays africains devraient se préparer à voir leur croissance divisée par deux (2% au lieu des 4% prévus initialement).

De plus, avec la fermeture partielle ou totale des frontières de plusieurs pays africains la spirale de la dette et les dépenses publiques continueront à affecter les finances des états africains où le spectre de la faillite plane dans un contexte international rude et hyper concurrentiel, fait observer le think-tank, ajoutant qu’une propagation accélérée du Covid-19 dans des pays africains « serait difficile, voire impossible à gérer ».

Dans ce sillage, le PCNS a mis en avant un série de propositions pour endiguer cette pandémie, à travers l’anticipation de la pression sur les ressources sanitaires, la détermination de centres spécifiquement dédiés au traitement de l’épidémie séparés des centres de santé traitant les maladies habituelles, la mise en place d’unités de traitement et d’isolement spécifiques à l’épidémie dans des hôpitaux qui n’en sont pas dotés, la prévention au sein des communautés et relayage par tous les canaux disponibles et la transparence dans la communication de l’information relative à l’épidémie.

La rédaction