La croissance économique du Maroc en 2020 revue à 2%
La croissance économique du Maroc devrait être révisée à la baisse à près de 2% en 2020 par rapport à une prévision initiale de 3,5% en raison de la sécheresse réduisant la production agricole et moins de touristes en raison de l'épidémie de coronavirus, a annoncé mardi le HCP.
« La croissance de cette année verra la baisse la plus forte en 20 ans », a déclaré Ahmed Lahlimi à Reuters.
Le secteur agricole volatil, qui représente 13% du PIB et emploie 33% de la main-d'œuvre, connaît déjà une sécheresse obligeant les agriculteurs à épuiser leurs économies et à s'endetter. Cette situation s’ajoute à une précédente où l'année dernière, le secteur agricole a perdu 85 000 emplois en raison du manque de précipitations, selon les chiffres officiels.
En plus, le Maroc a basé son budget 2020 et ses prévisions de croissance sur une campagne agricole moyenne de 7 millions de tonnes de céréales pour tenter de combler le besoin dont plus de la moitié est importée de la France.
Le climat de cette année n’est pas pour arranger les choses et Abdellatif Izem, directeur de la fédération des minotiers industriels avait signalé que le manque de précipitations printanières pourrait signifier que la production céréalière du pays chuterait à 3 ou 4 millions de tonnes.
Moins de touristes
L’épidémie du coronavirus est un autre facteur qui impactera significativement sur la croissance économique. Pour cette année, le Maroc attendrait moins de touristes et une diminution des envois
de fonds des Marocains vivant à l'étranger, tous deux essentiels pour le flux de devises fortes dans le pays.
A ce jour, le Maroc a confirmé cinq cas de coronavirus et un décès, une femme de 89 ans. La RAM a annule tous les voyages en Italie et les vols directs vers Pékin. A côté d’autres mesures très difficiles sur les PME et TPE ont été prises notamment l’annulation ou le report de plusieurs manifestations en plus des matchs du championnat qui seront joués à huis clos.
L’UE principal partenaire économique du Maroc très impacté par l’épidémie verra elle aussi sa croissance diminuée ce qui naturellement aura des répercussions sur l’économie marocaine, donc une année 2020 très difficile pour l'économie marocaine.
Dans le même temps, le Maroc a élargi la fluctuation du taux de change qui s'échange de 2,5% à 5% de part et d'autre d'un prix de référence. Sur ce point le président du HCP à prévu que « d'ici juin seulement, nous nous attendons à avoir une idée claire de l'impact de la flexibilité du dirham sur la gestion des chocs externes »
La baisse des prix du pétrole et les mesures introduites pour encourager les petites entreprises aideront à atténuer certains des effets de la sécheresse et de la baisse de la demande étrangère. Toutefois, l'inflation devrait poursuivre sa tendance à la baisse dans un contexte de baisse des coûts d'importation et de l'indice de consommation intérieure.
Mouhamet Ndiongue