« Intelaka » : « le grand espoir fondé sur ce dispositif », selon Sijilmassi

« Intelaka » : « le grand espoir fondé sur ce dispositif », selon Sijilmassi

Le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises, qui marque une nouvelle date majeure dans la vie économique au Maroc, est à même de créer une nouvelle catégorie d’entrepreneurs, a affirmé le Président du directoire du Crédit Agricole du Maroc (CAM), Tarik Sijilmassi.

Dans une interview accordée à la MAP, M. Sijilmassi a souligné que la marque de réussite de ce Programme intégré est de voir les Très petites entreprises (TPE) d’aujourd’hui se convertir, dans les années à venir, en Petites et moyennes entreprises (PME) et passer ensuite à de Grandes entreprises (GE). « C’est d’ailleurs le grand espoir fondé sur ce dispositif », a-t-il dit.

« Au Maroc, il n’y a pas beaucoup de grandes entreprises datant de centaines d’années. Toutes les grandes entreprises marocaines, ou les moyennes d’entre elles, sont nées il y a 20 à 50 ans. Donc, les projets et initiatives que l’on va financer aujourd’hui constitueraient, dans le futur, les grandes entreprises du Maroc », a espéré le banquier.

Revenant sur la contribution du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social à ce Programme d’appui et de financement des entreprises, d’une enveloppe budgétaire de 2 milliards de dirhams à taux zéro, M. Sijilmassi a souligné que ce dispositif, mis en place grâce à la sollicitude du Roi Mohammed VI, constitue un levier qui « va nous permettre d’octroyer des crédits en guise de financement de l’entreprenariat rural avec des montants bien supérieurs, notamment avec le refinancement auprès de la Banque centrale ».

Cette opération, a-t-il poursuivi, va nous permettre d’attaquer trois types de populations. La première concerne les jeunes porteurs de projets en milieu rural, qui ne sont pas des agriculteurs mais des porteurs de projets proposant des services et avantages dont la classe moyenne rurale a besoin.

La deuxième catégorie porte sur les agriculteurs qui, eux-mêmes, se répartissent en deux catégories, les nouveaux agriculteurs, de récents acquéreurs de terrains, et ceux bénéficiant d’opérations de “Melkisation” des terres collectives, a assuré M. Sijilmassi, précisant que ces


opérations devraient générer, dans les perspectives les plus proches, plus d’un million d’hectares et donner de la chance à une nouvelle génération d’agriculteurs.

La troisième catégorie englobe, quant à elle, des agriculteurs plus anciens, qui dépassent les 5 années d’activité et qui viennent s’inscrire dans cette démarche à condition d’introduire de nouveaux concepts dans leurs projets agricoles, comme la reconversion des sols, la modernisation des techniques de culture, ou l’apport de projets innovants en faisant appel, à titre d’exemple, aux énergies alternatives.

Dans le cadre de ce dispositif, devant entrer en vigueur dès ce mardi, le CAM va mener une compagne de sensibilisation et de communication, ainsi qu’une double compagne de formation, d’abord des équipes de la banque, ses chargés de clientèle et ses agents sur le terrain et ensuite la formation des clients intéressés, selon le Président du Directoire de la Banque.

A rappeler que le Programme “Intelaka” a été lancé, lundi, suite à la signature devant le Roi Mohammed VI des conventions actant le démarrage du Programme d’appui et de financement des entreprises.

“Intelaka” comprend, entre autres produits, un dispositif de garantie baptisé “Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi”, visant à rassurer les banques qui financent les entrepreneurs du milieu rural, dont des TPE, jeunes porteurs de projets, jeunes entreprises innovantes, auto entrepreneurs, ou encore des petites exploitations agricoles et projets bâtis sur l’opération de Melkisation.

S’agissant des crédits bancaires garantis pour ce produit dédié au milieu rural, le montant ne doit pas dépasser les 1,2 MDH, avec un taux d’intérêt fixé à 1,75% et une modération des exigences liées aux sûretés.

Le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises est le fruit d’une réflexion suscitée suite au Discours Royal d’ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 10ème législature. Il a été développé de manière conjointe entre le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Bank Al-Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM).