Economie : Que retenir du PLF 2020 ?
A la majorité, la Chambre des représentants a adopté au soir du 14 novembre 2019, le projet de loi de finances (PLF) 2020.
Dans le corpus, le projet de budget national pour l'année à venir montre des augmentations budgétaires significatives dans de nombreux domaines ayant un impact direct sur le système social. Au total, le gouvernement central prévoit un budget de 320,66 milliards de dirhams (sans dette à moyen et à long terme).
Au total, l’opération est estimée à 214,4 MMDH, soit une augmentation de 4,07 %. Ainsi la clé de répartition s’établit comme suit :
119,6 MMDH pour les fonctionnaires, soit une augmentation de 6,7%, 48,29 MMDH sont prévus pour les coûts matériels et autres (+ 7,01%), 24,6 MMDH pour les charges générales d’exploitation, principalement des charges rémunératrices, 2,4 MMDH pour frais extraordinaires ou imprévus.
Quant à l’investissement crédits de paiement et d'engagement compris, 142,62 MMDH sont prévus à cet effet. Pour les intérêts et dette publique, l’enveloppe est estimée à 29 MMDH, dont 4,73 MMDH pour la dette extérieure. Pour les charges de remboursement de la dette à moyen et long terme elles seront de 67,5 MMDH.
Répartition des recettes Fiscales
Pour la sincérité du budget, le gouvernement compte sur les recettes fiscales pour mieux orienter ses prévisions. Et malgré des remises et exonérations fiscales, le ministère reste sûr de ses prévisions. Toutefois, il table sur une recette globale de 248 MMDH soit une augmentation de 2,4% par rapport à l’exercice passé. Ainsi, les recettes fiscales auront la répartition suivante :
Impôts sur les bénéfices: 46,18 MMDH, en hausse de 3,54%. ;
Impôt sur les sociétés: 53,03 MMDH, soit une augmentation de 2,07% malgré la révision tarifaire prévue.
Taxe sur la valeur ajoutée nationale
(DGI): 23 MMDH, en hausse de 14,85%. ;
TVA collectée: 41,9 MMDH, en hausse de 3,03%. ;
Taxe sur les produits énergétiques: 16,8 MMDH, en hausse de 3,04%. ;
Taxe sur le tabac: 11,27 MMDH, soit une augmentation de 2,52%; autres redevances, emprunts et effets spéciaux: 56,7 milliards de dirhams
Dans un contexte de déficit budgétaire, mais le gouvernement assume
Pour l'exercice budgétaire 2020, le gouvernement s'attend également à un déficit budgétaire. Cela devrait être autour de 3,5%. Le ministère des Finances prévoit des recettes spéciales par le biais de la privatisation des actifs de l’État, comme Maroc Telecom où l'État détient encore environ 20% du capital.
Pour le PLF2020 quelques départements ont connu des hausses assez importantes de leur budget et ce ne sont pas les moindre :
Justice financière (Juridictions Financières): 368 MDH, soit une augmentation de 14,25%;
Ministère de la justice: 5,07 MMDH, soit une augmentation de 14,68%;
Ministère de l'éducation: 65,31 MMDH, soit une augmentation de 16,75%;
Ministère de la santé: 15,33 MMDH, soit une augmentation de 14,41%;
Ministère des finances, de l'économie et de l'administration publique: 3,5 MMDH, soit une augmentation de 21,51%;
Ministère de la défense: 40,3 MMDH, soit une augmentation de 29,25%
Au regard de ces hausse, le gouvernement fait du social un enjeu de taille notamment l’éducation et la santé avec un budget cumulé qui fait 80,64 MMDH soit le quart du budget de l’Etat. On retiendra aussi la volonté affiché du gouvernement pour revoir sa défense qui depuis un certain temps ne lésine pas sur les moyens pour asseoir une bonne défense.
Le budget voté, les orientations définies, rendez au mois de mars pour les premières évaluations du PLF 2020 à caractère très sociale selon le chef du gouvernement.
Mouhamet Ndiongue