World Policy Conférence : Le multilatéralisme débattu pour la 12ème édition
Co organisée par et le Policy Center for the New South et l’Institut français des relations internationales (IFRI), la 12ème édition de la World Policy Conférence se déroule du 12 au 14 octobre à Marrakech.
Dans son discours d’ouverture, Thierry de Montbrial, fondateur et président de la WPC s’est très vite posé la question de révolution technologique notamment la 5G, que « la WPC ne doit sous-estimer ni sa propre originalité, ni son positionnement. Nous devons travailler ensemble pour renforcer l’un et l’autre. »
Sur les tensions géopolitiques et commerciales notamment le retour des blocs, le fondateur du WPC signale que depuis déjà plusieurs années, on peut noter un durcissement nationaliste dans le monde, auquel l’Europe elle-même n’échappe pas avec le phénomène des « démocraties illibérales ».
« C’est par la géoéconomie que, sans mettre en question ses ambitions militaires, la Chine étend son influence partout sur la planète. », note-t-il.
Pour la guerre commerciale qui tient l’économie mondiale en « otage », entretenue par la Chine et les Etats-Unis, M. Montbrial pense qu’une Europe solide pourra peser face aux deux puissances impériales en compétition pour les prochaines décennies, ou aux autres mastodontes comme l’Inde ou le Japon.
Pour les relations Nord-Sud souvent déséquilibrées pour plusieurs facteurs notamment en termes de sécurité et de rapport commerciaux, l’intention et la volonté de coopération franche demeure toujours en cela confirmé par Thierry de Montbrial : « Si nous nous réunissons pour la cinquième fois au Maroc, c’est parce que nous voyons dans la co-construction de la sécurité Nord-Sud une contribution positive pour le système international dans son ensemble. »
Présent pour la deuxième fois consécutive au World Policy Conference, Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de Côte d’Ivoire (photo) , a dans son discours longuement évoqué la question des relations économiques entre l’Afrique et le reste du monde notamment les institutions de Brettons Wood. « Nous devons imaginer la possibilité que les fonds de la Banque mondiale servent d’effet de levier pour mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux besoins de financement des infrastructures en Afrique. », suggère le premier ministre ivoirien qui ajoute que «les pays africains mettent en œuvre de grands projets de réhabilitation et de développement des infrastructures de transports et énergétiques afin de créer des économies d’échelle et réduire les coûts de facteur.» Amadou Gon Coulibaly ».
Pour la performance des Etats africains qui malgré des difficultés ont émergé au niveau des indicateurs de bonne gouvernance du fait des politiques économiques devenues de plus en plus audacieuses, donc incitatives, M. Coulibaly estime que « le nombre de pays Africains dans le top 100 du classement Doing Business a presque doublé en 10 ans, passant de 5 à 9 de 2010 à 2019. ». Pour autant les difficultés en Afrique restent à l’état malgré une légère du taux de l’extrême pauvreté en qui est passé de 57% en 1990 à 43% en 2012, puis à 35% en 2015, selon la Banque Africaine de Développement.
Annoncé mais pas présent, le premier ministre français Edouard Philippe, a envoyé son discours lu par l’ambassadrice de la France Hélène Le Gal (photo), qui tout au long de discours s’est appesanti sur les enjeux sécuritaires mondiaux en toile de fond la question du nucléaire iranien. « Le premier défi concerne le règlement des crises qui menacent la stabilité de la planète. », a dit Edouard Philippe dans son message.
Sur la question climatique autre enjeu qui préoccupe le monde, le premier ministre français estime que « l’urgence aujourd’hui, c’est de mettre en œuvre les engagements de l’Accord de Paris. Et de faire en sorte que nos agendas, diplomatiques et commerciaux, tiennent compte désormais de l’enjeu environnemental. ». Pour le développement durable, c’est tout notre modèle de développement qu’il faut transformer pour réduire les inégalités, en particulier entre les femmes et les hommes.
Pour les relations entre le Maroc et la France, le premier ministre français estime que « le partenariat qui lie la France et le Maroc constitue une vraie tentative pour bâtir une mondialisation plus équilibrée et profitable à tous. »
Autre défi majeur qui polarise les tensions économique et diplomatiques du monde, les blocs multilatéralisme et unilatéralisme. Sur ce point, il déclare que « nous ne relèverons aucun de ces défis sans rénover les règles du multilatéralisme. », a déclaré Edouard Philippe.
Mouhamet Ndiongue