Rapport 2018 : la BAM note un ralentissement des activités non agricoles
Après un rythme relativement soutenu de 4,6% en moyenne annuelle entre 2000 et 2012, la croissance des activités non agricoles s’est inscrite depuis 2013 sur un nouveau palier oscillant autour de 2,3%. L’administration publique et les services sociaux, les postes et télécommunications, le BTP, l’industrie de transformation et les activités financières et assurances sont les principaux secteurs ayant contribué à ce ralentissement.
Les activités non agricoles affichent un ralentissement de leur croissance depuis 2013. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2018 de Bank Al-Maghrib (BAM). En effet, après un rythme relativement soutenu de 4,6% en moyenne annuelle entre 2000 et 2012, la croissance des activités non agricoles s’est inscrite depuis 2013 sur un nouveau palier oscillant autour de 2,3%. Les secteurs qui ont le plus contribué à ce ralentissement sont l’administration publique et les services sociaux, les postes et télécommunications, le BTP, l’industrie de transformation et les activités financières et assurances. En revanche, relève la Banque centrale, l’industrie d’extraction, les hôtels et restaurants et l’électricité et l’eau ont enregistré une accélération.
Dans le détail, l’analyse de BAM indique que la valeur ajoutée de l’administration publique et services sociaux a connu une décélération entre les deux périodes, dans un contexte marqué par la consolidation budgétaire entamée en 2013. La progression est revenue de 4,4 à 2,2% pour l’administration générale et la sécurité sociale et de 4,3 à 1,1% au niveau de l’éducation, la santé et l’action sociale. Leur contribution respective à la croissance non agricole est ainsi passée de 0,5 à 0,3 point et de 0,5 à 0,1 point. De même, l’activité des postes et télécommunications a fléchi de 14,5 à 3,5%, ramenant leur participation à la croissance de la valeur ajoutée
non agricole de 0,6 point de pourcentage à 0,1 point.
Explication : cette évolution reflète une relative saturation du marché après le dynamisme observé sur la période de 2000 à 2012. Parallèlement, après l’essor qu’il a connu au cours de la première décennie 2000, le secteur du BTP a enregistré un sensible essoufflement, l’accroissement annuel moyen de sa valeur ajoutée étant revenu de 6,1 entre 2000 et 2012 à 1,4% depuis 2013. Sa participation à la croissance non agricole est ainsi passée de 0,4 à 0,1 point de pourcentage. Ce ralentissement reflèterait en partie un recul de l’activité sur le marché immobilier, comme l’attestent les évolutions des ventes de ciment et des crédits accordés aux promoteurs immobiliers qui ont accusé en moyenne annuelle des replis respectifs de 2,9 et de 2,6% contre des augmentations de 6,2 et de 14,2%. Par ailleurs, la valeur ajoutée des industries de transformation s’est limitée en moyenne à 2% sur la période 2013-2018 contre 3,4% entre 2000 et 2012. Leur contribution est passée à 0,4 point de pourcentage au lieu de 0,7 point. Cette évolution résulte du ralentissement du rythme de la valeur ajoutée de 6,7 à 4,1% dans les industries mécanique, métallurgique et électrique, de 4,2 à 3,2% dans l’industrie alimentaire et tabac et de 6,9 à 0,6% dans la chimie et parachimie. L’activité dans le textile et cuir a, en revanche, connu une hausse de 0,7% après une baisse de 2,6%. Dans le même sillage, les activités financières et assurances ont affiché une nette décélération de leur rythme, revenant de 6,7 à 1,8% et leur participation à la croissance de la valeur ajoutée non agricole a baissé de 0,4 à 0,1 point de pourcentage.