« Ensemble dans l’unité, rien ne pourra arrêter l’Afrique » (BAD)
L’intégration régionale est essentielle pour l’accélération du développement de l’Afrique, et « ensemble dans l’unité, rien ne pourra arrêter l’Afrique », a indiqué, mercredi à Malabo, le président de la Banque Africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
« Fragmentée et divisée, l’Afrique restera faible. Ensemble et dans l’unité, rien ne pourra l’arrêter », a souligné M. Adesina, qui s’exprimait à l’ouverture officielle des Assemblées annuelles de la BAD, tenues du 11 au 14 juin dans la Capitale de la Guinée équatoriale, relevant que « l’intégration régionale est essentielle pour l’accélération du développement de l’Afrique ».
Il a, en outre, mis en exergue la nécessité de relier les pays enclavés à des ports et de permettre la libre circulation des personnes, ajoutant que les investisseurs doivent, également, avoir la possibilité d’investir au-delà des frontières nationales.
« L’Afrique doit échanger plus avec elle-même », a t-il dit, faisant savoir que les opportunités économiques en Afrique sont énormes et suscitent beaucoup d’intérêt.
En matière de libre circulation des personnes, le président de la BAD a relevé que l’indice d’ouverture sur les visas pour l’Afrique montre qu’en 2018, les Africains n’avaient pas besoin de visa pour entrer dans 25% des pays de la région, qu’ils ne peuvent obtenir un visa à l’arrivée que dans 24% des pays et ont toujours besoin d’un visa pour entrer dans 51% des pays.
« Pour intégrer l’Afrique, nous devrions faire tomber tous les murs. La libre circulation des personnes et, en particulier, la mobilité de la main-d’œuvre, sont essentielles pour promouvoir les investissements », a t-il soutenu.
Au sujet de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), nouvellement créée, le président de la BAD a indiqué que cette zone fera du continent le « plus vaste espace de libre-échange au monde », avec un PIB cumulé de plus de 3.300 milliards de dollars, notant que la simple suppression des barrières tarifaires fera augmenter les échanges d’au moins 53%, et, une fois
les barrières non tarifaires éliminées, le volume des échanges pourrait doubler.
« L’avenir du continent s’annonce plus radieux », a estimé M. Adesina, rappelant, dans ce sens, que l’édition 2019 du rapport de la BAD sur « les Perspectives économiques en Afrique 2019 » fait ressortir que la performance économique globale continue de s’améliorer et que la croissance devrait atteindre 4% en 2019 et 4,1 % en 2020, un rythme remarquable, comparé au taux de 2,1 % seulement enregistré pas plus tard qu’en 2016.
De même, 40 % des pays africains devraient afficher un taux d’au moins 5 % en 2019, grâce à la reprise des cours des produits de base et à la stimulation de la croissance par la demande intérieure et les investissements dans l’infrastructure, a t-il ajouté.
- Adesina a également relevé que le processus d’intégration régionale n’aura de sens que si la participation des femmes, qui constituent la majorité des commerçants, est effective, ajoutant que « quand les femmes gagnent, l’Afrique gagne ».
Par ailleurs, le président de la BAD a mis en exergue l’importance de construire pour l’Afrique un avenir prospère, intelligent face au climat et respectueux de l’environnement et l’urgence, plus que jamais, de bâtir « une Afrique résiliente au climat, comme en témoignent les récentes catastrophes causées par les cyclones au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe », appelant la communauté internationale à aider le Continent à s’adapter aux changements climatiques et à bâtir des économies résilientes afin de garantir un avenir meilleur.
Environ 3.000 participants prennent part à ce rendez-vous , parmi lesquels des ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales, des banquiers, des parlementaires, des représentants de la société civile, des dirigeants d’organisations internationales et des chefs d’entreprises de premier plan issus des États membres de la BAD pour partager leurs points de vue sur les efforts à réaliser dans l’intégration régionale et d’échanger sur les défis majeurs du développement en Afrique.