La BID dévoile sa nouvelle vision stratégique
Dans un contexte en perpétuelle mutation, la Banque Islamique de Développement a érigé les Objectifs de Développement Durable en priorité. La 44ème assemblée annuelle de la banque qui se tient actuellement à Marrakech a été l’occasion de de présenter sa nouvelle vision stratégique. En 2018, les approbations du Groupe de la BID (313 opérations) ont atteint un total de 7 milliards de Dollars.
En prélude à la tenue de la 44ème réunion annuelle de la Banque Islamique de Développement qui se déroule du 3 au 6 avril 2019, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, et le président de la BID, Bandar Hajjar, ont partagé avec les médias l’enjeu et la portée de l’organisation d’un tel évènement qui se tient au Maroc pour la deuxième fois après une trentaine d’années. La thématique choisie : « La transformation dans un monde en constante mutation : La voie vers les objectifs de développement durable (ODD) » revêt une importance cruciale dans un contexte empreint d’incertitudes.
Plus de 2.000 participants venant de 57 pays étaient présents à ce grand rendez-vous qui réunit ministres de finance, autorités, opérateurs publics et privés, représentants de la société civile et du monde universitaire.
Ils se sont réunis pour un échange de points de vue, un partage des expériences… tous animés par la volonté de faire aboutir les objectifs de développement durable dans un monde incertain et évolutif.
Outre la forte présence, l’importance de cet événement se reflète dans les sujets abordés dans les événements parallèles, qui portent sur le développement du rôle du secteur privé en tant que levier pour atteindre les ODD, ainsi que sur les changements structurels qui accompagnent l’économie numérique et d’autres sujets de nature globale liés au thème général de cette réunion annuelle.
« Dans ce contexte, j’ai le plaisir de vous informer que le Royaume du Maroc dispose des ressources nécessaires compte tenu des efforts qu’il a déployés sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi dans le cadre de diverses stratégies sectorielles, notamment en ce qui concerne les nouveaux métiers du Maroc, qui lui permettent de s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales », annonce d’emblée M. Benchaâboun. Des objectifs qui sont en harmonie avec la nouvelle approche de la stratégie du Groupe de la BID, tout en tenant compte des défis à relever pour atteindre les objectifs de développement durable.
Dans la même foulée, Benchaâboun rappelle que la signature prochaine de l’accord-cadre sur la stratégie de partenariat entre le Maroc et la Banque islamique de développement pour la période 2019-2022 sera de nature à renforcer la coopération étroite entre les deux parties dans le développement de chaînes de valeur ici au Maroc et ailleurs. Elle se base sur les projets où le Royaume jouit d’avantages comparatifs.
« Je ne manquerai pas cette occasion sans apprécier le soutien de la Banque islamique de développement aux efforts déployés par le Maroc dans les domaines du développement économique et social, qui se classe au sixième rang des pays destinataires du financement total de la Banque », rappelle
le ministre des Finances. Et d’ajouter : « Jusqu’à 2018, le Maroc a bénéficié de 7 milliards de Dollars pour financer des projets de développement dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture, facilitant le commerce extérieur… et une assistance technique sous forme de subventions ».
Les réalisations de la BID en 2018
Face aux défis auxquels les pays membres sont confrontés dans une conjoncture mondiale très compétitive, la BID continue de progresser dans la mise en oeuvre de son programme de restructuration. Elle a également maintenu son financement afin de répondre aux aspirations des pays membres en matière de développement pour qu’ils créent de la valeur ajoutée interne et ne restent plus dépendants de l’export des matières premières qui fluctuent au gré des tendances mondiales.
A ce titre, le président de la BID, Bandar Hajjar, révèle que les approbations du Groupe de la BID (313 opérations) ont atteint en 2018 un total de 7 milliards de dollars. Les approbations au titre des ressources ordinaires en capital de la BID ont baissé de 76% par rapport à 2017, en raison de la poursuite de la mise en oeuvre et l’achèvement des projets déjà approuvés plutôt que de nouvelles approbations.
En termes de répartition par région, environ 49%, ou 3,4 milliards USD, des approbations ont été à des pays de la région MENA et de la région Europe. Viennent ensuite 30%, ou 2,1 milliards USD, pour les pays membres de l’Afrique et de l’Amérique latine, pendant que le groupe des pays membres asiatiques a bénéficié de 20%, ou 1,4 milliard USD, du total des approbations nettes en 2018. Les projets régionaux ont représenté quelque 0,8%, ou 58 millions USD, du total des approbations, alors que 0,4%, ou 25,8 millions USD, ont été consacrés aux services communautaires dans des pays non membres.
Les approbations de la BID au titre des ressources ordinaires en capital ont totalisé quelque 1,1 milliard USD pour 27 opérations, dont 333,5 millions USD pour le secteur de l’énergie (31%) ; 208 millions USD pour les transports (19%) ; 150,5 millions USD pour la santé (14%) ; 145,3 millions USD pour l’agriculture (environ 14%) ; et 140 millions USD pour l’éducation (13%), tandis que 97,4 millions USD (9% des approbations) ont profité au secteur de l’eau, de l’assainissement et des services urbains.
Les secteurs de l’énergie et des transports ont obtenu respectivement 31 et 19% du total des approbations. Autrement dit, les infrastructures économiques essentielles, qui sont à la base de la transformation économique, ont obtenu 50% des approbations. « Outre que 14% des approbations ont été consacrés au secteur de l’agriculture en 2018, les activités de la BID au titre des ressources ordinaires en capital sont importantes pour stimuler la prospérité et s’aligner sur plusieurs ODD ».
En guise de conclusion, il est utile de rappeler qu’en 2018, la BID a bénéficié de la notation AAA attribuée par les trois principales agences internationales de notation (Standard and Poor’s, Moodys and Fitch). Ce qui atteste de sa bonne santé financière.
La rédaction