Omar Belmamoun : "M. Toporek me poursuit indûment"
Suite à des articles parus dans les médias, sur l'action en justice intentée par son (ex) associé Michael Toporek, Omar Belmamoun apporte sa version des faits. Entretien
Panorapost : La mésentente entre vous et un des actionnaires de référence de Platinum Power, Michael Toporek a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines. Quelles sont les raisons de cette mésentente ?
Omar Belmamoun : Quatre raisons principales sont à l’origine de la mésentente entre Michael Toporek et moi. La première est liée aux investissements dits de « vice » de Michael Toporek à travers sa société « Diamond Products ». L’ONU Femme avait pointé du doigt cet investissement, dans le cadre d’un partenariat de financement d’un projet socio-économique développé par Platinum Power, dans la région de Beni Mellal. Platinum Power est un dommage collatéral des investissements controversés de Michael Toporek. Le deuxième point de discorde est relatif au lancement d’une levée de fonds douteuse par Michael Toporek pour le projet de minage de bitcoin à Dakhla « Soluna », sans avoir les autorisations requises des autorités marocaines concernées. Le détournement du projet éolien AM Wind à Dakhla par michael Toporek dont les droits sont détenus par Platinum Power est aussi une des raisons qui explique aujourd’hui la mésentente. Enfin, et pas des moindres, l’absence de transparence dont il fait preuve ainsi que le refus de présenter les documents financiers de la société américaine Finco, dans laquelle 3,7 millions USD ont été investis par Brookstone Partners Morocco, société dont je détiens des parts à hauteur de 50%, est pour moi un élément fondamental qui brise le contrat de confiance que nous avions jusque là. Une plainte a dans ce sens été déposée par mes soins devant le tribunal de New York, qui a jugé en ma faveur le 30 Janvier 2019. Je n’ai toujours pas eu accès aux documents à ce jour.
Michael Toporek a intenté une action au pénal avec plusieurs accusations, notamment la perception de salaires non justifiés, l’usage des fonds de l’entreprise à des fins personnelles... ces plaintes sont-elles à votre avis justifiées?
OB : Absolument pas. Michael Toporek me poursuit en justice pour avoir perçu des salaires et des avantages salariaux, validés à chaque fois par le conseil d’administration et donc par lui-même. Les Procès-verbaux des conseils d’administration faisant foi et prouvant que les versements sur mon compte bancaire concernent le paiement de salaires, d’indemnités (maison de fonction…) et de primes. C’est une action dont le seul but est de ternir mon image et porter atteinte à ma réputation.
La tension actuelle entre
vous et votre associé met-elle en péril aujourd’hui la société Platinum Power, qui peine à se refinancer. Existe-t-il un risque de redressement judiciaire de l’entreprise ?
OB : Michael Toporek a été révoqué du conseil d’administration de Platinum Power par l’assemblée générale du 5 Février 2019 pour rupture de confiance. Cette même assemblée générale a voté la continuité de l’entreprise, ce qui est un signal fort aux différents partenaires publics et privés de Platinum Power. Je tiens à rappeler que nous n’avons aucun endettement bancaire ni au niveau de Platinum Power ni au niveau de ses filiales.
Vous n’êtes aujourd’hui pas le seul contre qui Michael Toporek a intenté un procès, puisque votre frère est également poursuivi par votre associé sur une affaire de cession d’entreprise. Qu’en est-il au juste ?
OB : Cette accusation mensongère relève également de la mauvaise foi de la part de Michael Toporek. Brooksone Partners Morocco avait acquis en 2015 la société BELANA détenue par mon frère, dont l’objet est le développement de projets dans les énergies renouvelables. Cette acquisition avait été validée par le conseil d’administration et donc par Michael Toporek. Je me suis d’ailleurs abstenu de voter ce jour-là pour cause de conflit d’intérêt, le procès-verbal faisant foi. Nous avons revendu cette société au producteur français ALTERRYA en réalisant une plus value, ce qui constitue un bon investissement.
Platinum Power est signataire de plusieurs gros contrats en Afrique subsaharienne, notamment au Cameroun et en Côte d’Ivoire, dans le secteur de l’hydroélectrique. La situation actuelle de l’entreprise met-elle aujourd’hui en péril la bonne exécution de ces projets hautement stratégiques ?
OB : Nous mettons aujourd’hui tout en œuvre pour que la situation actuelle n’ait aucun impact sur les projets africains sur lesquels nous nous sommes engagés. Nous sommes en effet totalement conscients que Platinum Power est aujourd’hui un fleuron national dans le domaine des énergies renouvelables et plus précisément du secteur hydroélectrique. Notre responsabilité dépasse donc Platinum Power puisqu’il s’agit d’une confiance placée en nous pour porter le drapeau marocain dans ce secteur au niveau continental. Le risque est certes présent mais fort heureusement, Platinum Power se porte mieux depuis la dernière assemblée générale. La nouvelle gouvernance a permis de débloquer la situation. Nous nous concentrons à présent sur la levée de fonds et la concrétisation de partenariats stratégiques qui permettront bientôt à Platinum Power de réaliser ces projets structurant au Maroc et en Afrique inch’Allah. Tous les moyens sont mis en œuvre à cet effet.
Propos recueillis par Aziz Boucetta