Marrakech accueille la 52ème Conférence des ministres africains des finances
Une centaine de participants prendront part à la 52ème Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui se tient du 20 au 26 mars à Marrakech. Le chiffre est précisé, lundi à Rabat, par le secrétaire général du ministère de l’économie et des finances, Zouhir Chorfi, qui annonce également que «le secrétaire général adjoint du secrétaire général des Nations Unies sera à Marrakech». Une participation remarquable. «Nous voudrions faire le plein. Le Maroc et Marrakech ont leur attractivité. Il y aura une très bonne présence», enchaîne M. Chorfi qui se lance en annonces.
Selon le SG du ministère, l’événement sera couronné par une «Déclaration de Marrakech». La manifestation sera également marquée par l’adoption de recommandations. Celles-ci porteront, comme il l’indique, sur les questions budgétaires, le commerce et le secteur privé à l’aune du numérique. De quoi abonder dans le sens du thème de la manifestation qui accueillera également le secteur privé. Aussi, l’esprit du discours de Dakhla lors du Forum Crans Montana, qui exprime la volonté du Royaume en termes de développement, planera, selon ses dires, sur l’événement de la ville ocre. «Cette conférence sera, de plus, ponctuée par 21 événements parallèles en week-end à la place Jamaâ El Fna», avance-t-il.
A propos de la teneur de cette conférence, M. Chorfi précise qu’il sera question de «développement dont l’action est complexe». Pour lui, il est nécessaire que les Etats soient au rendez-vous pour débattre de la gouvernance. «Il faut que le secteur privé soit, à son tour, au rendez-vous. Il est également associé aux décisions», poursuit-il. Outre le privé, représenté entre autres par la CGEM et les banques, l’événement alliera l’expertise de fonctionnaires. L’objectif étant, selon le SG du ministère, d’aller vers une convergence de politiques. Le tout en rappelant que la commission relève des Nations Unies.
Une première fois au Maroc
Selon Lilia Hachem Naas, directrice du bureau de la Commission économique pour l’Afrique en Afrique du Nord, l’événement annuel, qui se tenait habituellement à Addis-Abeba (Ethiopie). «C’est pour la première fois qu’une réunion de ministres africains
se tient au Maroc». Mme Hachem, qui indique que cette réunion est également statutaire, ne manque pas de mettre à son tour l’accent sur le rôle du secteur privé qui favorise également les investissements. Elle rappelle que cette commission vient, de plus, en aide à l’Union africaine pour aider le développement de ses pays entre autres. A propos de l’événement, elle indique : «Nous espérons des recommandations concrètes pour le développement durable et l’agenda 2063 dédié à l’Afrique».
Quant aux débats de l’événement, ils mettront, selon Mme Hachem, l’accent sur l’expérience de l’Afrique du Nord au niveau du continent. «A un moment, il était question de séparation de l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique. Il fait bon de pouvoir présenter le continent en entier», estime-t-elle. De plus, la manifestation se veut, selon ses dires, de faciliter l’échange d’expériences et la coopération Sud-Sud, voire aider les pays africains à relancer leurs défis en travaillant ensemble. C’est pourquoi il sera question, lors de la conférence, de politiques macro-économiques, intégration régionale, commerce, financement de développement et d’exploitations des ressources voire de budgétisation sensible au genre. «Ce sont des sujets prioritaires pour le développement du continent», commente-t-elle. Aussi, une réunion d’experts focalisera, lors de l’événement, sur le numérique. «L’idée est de voir comment mieux utiliser les nouvelles technologies», avance la directrice. Le digital étant à son tour au centre de la manifestation.
Comme l’indique M. Chorfi, l’événement permettra de partager également des expériences autour de la dématérialisation. Il évoque par l’occasion la zone de libre-échange en Afrique, qui sera soulevée lors de cette manifestation. «C’est un immense défi. Le commerce intra-africain reste faible», estime-t-il. De son côté, Mme Hachem, qui précise que l’économie numérique contribue de 5% au PIB dans le continent, indique que 20 pays ont déjà ratifié l’accord de libre-échange en Afrique. «J’espère que le Maroc le fera bientôt», caresse-t-elle. Selon ses dires, 75% des exportations des pays africains sont des produits primaires. Ce sont -40% qui se font à l’intérieur de l’Afrique. «Aussi, les infrastructures sont un défi en Afrique. Mais cela est en train de prendre place», ajoute-t-elle.