Flexibilité du dirham : La BAM affiche une maîtrise

Flexibilité du dirham : La BAM affiche une maîtrise

Les effets de la flexibilisation du dirham sont visibles. La 1re phase de ce processus, entamée il y a un peu plus d’un an, a permis au dirham de s’apprécier, alors que beaucoup craignaient l’inverse. De même, depuis mars dernier, les banques n’ont plus eu recours à la Banque centrale pour leurs besoins en devises. Le terrain est donc balisé pour la 2e phase. Mais aucune date n’est avancée pour l’heure. En tout cas, BAM se dit sereine pour 2019-2020.

Mission accomplie pour Bank Al-Maghrib (BAM). La 1re phase de la flexibilité du dirham (dans la bande -/+2,5%) s’est déroulée comme prévu, assure l’Institut d’émission. «Nos objectifs ont été atteints. Nous sommes sereins pour 2019 et 2020», a déclaré Mounir Razki, directeur des opérations monétaires et des changes à la Banque centrale, lors d’une rencontre organisée la semaine dernière, à Casablanca, par la Chambre de commerce britannique au Maroc (BritCham). La rencontre était axée autour du thème «Flexibilité du dirham et réglementation des changes, quel premier bilan ?».

Depuis le lancement de cette 1re phase, il y a un peu plus d’un an, la monnaie marocaine s’est appréciée par rapport aux autres devises. Les liquidités sur le marché interbancaire se sont, elles, améliorées, passant d’un volume quotidien de 204 millions de DH en 2017 à 323 millions en 2018 et plus de 500 millions depuis le début de l’année en cours. De plus, les banques n’ont plus...

fait appel à BAM pour les devises depuis mars dernier. «Cette phase a également permis d’intégrer la notion de la flexibilité du dirham dans l’esprit des acteurs», a souligné le représentant de BAM. Elle a, par ailleurs, dissipé les craintes des investisseurs étrangers vis-à-vis de cette importante décision stratégique. Aujourd’hui, même «le FMI est satisfait de cette expérience», a souligné Razki. Rappelons que l’institution de Bretton Woods encourage le pays à lancer rapidement la seconde phase.

L’objectif de la flexibilité du dirham est d’«aboutir à un régime de change flottant où le taux de change sera fixé par le marché en fonction de la demande en devises et les anticipations des opérateurs en lien avec les fondamentaux économiques du pays», a rappelé Razki. Si la 1re phase est un succès, les intervenants se sont gardés d’avancer une date pour le lancement de l’étape suivante. «Ce n’est pas une question de timing mais de prérequis», répond le directeur des opérations monétaires et des changes. D’ailleurs, souligne Hassan Boulaknadal, le DG de l’Office des changes, si la réforme s’est bien déroulée, c’est bien en raison de ces prérequis.

Jilali Kenzi , adjoint au directeur chargé du pôle macro-économie à la DTFE, au sein du ministère de l’Économie et des Finances, se réjouit aussi de la réussite de cette première phase. «Le Maroc a franchi une étape. La flexibilité du dirham et la diversification de l’économie vont de pair».

Mouhamet Ndiongue