Immigration: le Maroc perdrait 19% de sa population adulte et 29% de sa population jeune (Gallup)

Immigration: le Maroc perdrait 19% de sa population adulte et 29% de sa population jeune (Gallup)

L’Institut américaine de sondage Gallup a publié, lundi, jour de la signature du « Pacte de Marrakech » un sondage sur « l’Indice de potentiel de migration net » (PNMI) en 2017. Un indice censé calculer les gains et pertes en population des Etats dans le monde si tous ceux qui souhaitaient vivre dans un autre pays pouvaient le faire sans restriction.

Gallup, une société américaine de sondage d'opinion, a interrogé près de 500 000 adultes dans 152 pays entre 2015 et 2017.

Bien que le nouvel indice ne prédise pas les «schémas migratoires», il donne une idée des gains ou pertes nets potentiels, du type de population que chaque pays énuméré attire et de l'ampleur de la variation de la population d'un pays en cas de migration libre.

L’indice n’indiquait pas «Potentiel de gain net de cerveau… pour les pays ayant un échantillon inférieur à 200».

Gallup avait accès à un échantillon de moins de 200 personnes au Maroc.

Gallup a notamment estimé que 15% de la population mondiale, soit environ 750 millions de personnes, quitteraient leur pays si possible. Un désir présent majoritairement chez les populations de pays d’Afrique subsaharienne (33% souhaitent émigrer), d’Amérique latine et caribéenne (27%), ou encore ceux de pays d’Europe non membres de l’Union européenne (26%).

L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient (région MENA) arrivent en quatrième position avec 24% de la population souhaitant migrer dans un pays étranger.

Le rapport a été réalisé en additionnant le nombre de personnes souhaitant se rendre dans un pays à ceux désirant le quitter.

Ainsi, avec un score PNMI de -19%, le Maroc pourrait perdre


19% de sa population adulte en cas de migration libre, et jusqu’à 29% de ses jeunes, soit près d’un jeune Marocain sur trois. La fuite des « cerveaux » n’est cependant pas comptabilisée, Gallup n’ayant eu accès qu’à un échantillon de moins de 200 personnes dans le royaume.

Un score qui reste le moins faible du Maghreb. L’Algérie pourrait, elle, perdre jusqu’à 31% de sa population, 44% de ses jeunes et 40% de ses « cerveaux ». La Tunisie enfin pourrait voir partir 27% de sa population adulte, 30% de ses cerveaux et 44% de ses jeunes.

Des chiffres encore très éloignés de ceux du trio de queue de classement. Le Sierra Leone, Haïti et le Libéria, pourraient eux potentiellement perdre de 60 à 70% de leur population si leurs ressortissants pouvaient émigrer sans restriction.

Son de cloche complètement différente dans le trio de tête dans lequel on retrouve la Nouvelle-Zélande, dont la population pourrait potentiellement augmenter de 231%, Singapour (+225%) et l’Islande (+208%).

Malgré des chiffres parfois impressionnants, Gallup tempère en précisant que seulement un faible pourcentage des personnes souhaitant émigrer passent à l’acte.

L’organisme de sondage affirme également que la plupart des pays ayant refusé de signer l’accord mondial sur les migrations, ou se préparant à le quitter, ne sont pas du tout des Etats ciblés par les migrants potentiels.

Ainsi, le Brésil dispose d’un score PNMI de -23% tandis que la Hongrie de -16%. Si les Etats-Unis restent une destination privilégiée, le pays ne verrait lui qu’une hausse de 46% de sa population en cas de migration libre. Ce dernier est ainsi loin derrière le Canada et son score de +147.

Mouhamet Ndiongue