Hirak de France : récit d'un ras-le-bol français

Hirak de France : récit d'un ras-le-bol français

Après quatre semaines de mobilisation générale, l’exécutif semble enfin entendre la colère des Français. En effet, la taxe sur les carburants – qui a d’ailleurs révélé le mouvement des gilets jaunes – est annulée, « un gel » de d’autres mesures fiscales ont également été annoncés. En l’occurrence,la suspension de la hausse de la taxe carboneles hausses des tarifs de l'électricité et du gaz pendant les périodes de concertations seront également maitrisées,et le durcissement du contrôle technique automobile est suspendu.  

Pendant que l’Elysée craint l’acte 4 prévu pour samedi 8 décembre, et qui risque de mener à un blocage général à partir du 10 décembre, les étudiants de leur côté, désapprouvent le la hausse des frais d’inscription des étudiants étrangers hors EU, boycottent Parcoursup et la nouvelle réforme du Baccalauréat.

« Macron veut vendre la France ! »

« La France va perdre sa souveraineté en signant le pacte migratoire de l’ONU le 10 décembre » ... la folle rumeur agite des groupes Facebook de gilets jaunes. Certains sont même persuadés qu'il faut « faire tomber » Macron avant, et d'autres vont même jusqu'à appeler à une action pour "maintenir le président au sol" le 10 décembre, jour de l'ouverture du Sommet de Marrakech.

Les internautes accusent Emmanuel Macron de « haute trahison », rien que ça. Selon eux, signer le pacte signifiera que la France perdrait sa


souveraineté et passera sous administration de l’ONU. Les internautes sous-entendent que les Français, après la signature du pacte, seront remplacés par des immigrés. C'est la théorie du "grand remplacement" qui revient, en force et en jaune !!

Ressemblances avec « Mai 68 »

Au début de 1968, la France sort tout juste des années de gloire d'après la seconde guerre mondiale, « les Trente glorieuses ». Mais à cette époque-là, avec deux millions de travailleurs payés au SMIC, les Français ne sont pas épanouis financièrement. Les étudiants de leur côté, revendiquaient entre autres une libéralisation des mœurs. Ce contexte économique et social boudé en France a eu plusieurs conséquences : prises de parole, débats et assemblées générales ont lieu dans les rues, les entreprises, les administrations et les universités.

Ces événements, – enclenchés par une révolte des étudiants et suivis par la classe ouvrière – ont constitué le mouvement social le plus important de l’histoire de France au XXème siècle.

Depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, un air de « mai 68 » plane sur l'Hexagone. Et aujourd’hui, alors qu’il est selon les sondages, en dessous de la barre des 20 %, il doit faire face au Hirak de France : gilets jaunes, auxquels se sont ajoutés étudiants, lycéens, retraités, et aussi syndicats, ce qui est inquiétant. Jupiter serait-il à terre ?

Meriem Boucetta