Centrale Danone et les Eaux Minerales d’Oulmès fortement secouées par le boycott

Centrale Danone et les Eaux Minerales d’Oulmès fortement secouées par le boycott

Les résultats de l’entreprise laitière marocaine Centrale Danone et de la société d’eau embouteillée Les Eaux Minerales d’Oulmès ont démontré l’impact d’un boycott de consommation qui a duré plusieurs mois en Afrique du Nord.

Les deux entreprises ont lourdement touché les bénéfices du premier semestre, citant le boycott lancé par les consommateurs sur Facebook le 20 avril pour protester contre les prix fixés par les entreprises laitières et les stations-service d'Afriquia

Centrale Danone, filiale du groupe laitier français Danone, a enregistré une perte de 115 millions de dirhams au premier semestre, contre un bénéfice de 56 millions de dirhams au cours de la même période de l’année dernière.

Le boycott a contraint l'entreprise laitière à réduire la quantité de lait qu'elle collecte auprès des agriculteurs locaux et à licencier 886 travailleurs sous contrat temporaire. Dans un communiqué de presse publié en juin, la société a déclaré que les pertes du premier semestre pourraient atteindre 150 millions de dirhams.

Aux Eaux Minerales d'Oulmès, le résultat net part du groupe attribuable aux actionnaires a chuté de 87,9%


à 9,74 millions de dirhams, a-t-il précisé jeudi.

La société a attribué le déclin au boycott, qui a ciblé sa principale marque d’eau embouteillée, Sidi Ali.

Dans un communiqué publié en mai, la société avait déclaré que ses prix étaient équitables et a appelé le gouvernement à baisser les impôts.

Les résultats du premier semestre n'étaient pas disponibles pour les stations-service Afriquia. En tant que société non cotée, il n'est pas obligé de publier les résultats.

Le gouvernement marocain, de son côté, a exprimé ses craintes que le boycott puisse avoir un effet dissuasif sur les investisseurs étrangers.

Au cours des 12 mois précédant le mois d’août, les investissements directs étrangers ont chuté de 18,6% en glissement annuel pour atteindre 14,6 milliards de dirhams, selon des données officielles.

Le boycott a déclenché des appels à la fixation de prix plafonds pour le carburant, au renforcement du pouvoir d'achat des Marocains et à la réactivation du régulateur de la concurrence du pays.

Au cours des dernières semaines, les appels aux médias sociaux soutenant le boycott ont quelque peu diminué.

MN