Budget exploratoire et croissance : le HCP prédit une baisse de 2,9% en 2019 contre 3,1% en 2018
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- 11 juillet 2018 --
- Economie
Le haut-commissariat au plan (HCP) vient de présenter ses pronostics définitifs pour l’année en cours et celle à venir. Résumé dans son budget économique exploratoire, le HCP anticipe que le PIB s’accroit de 3,1% en 2018 et va baisser de 2,9% en 2019, après avoir été de 4,1% réalisé en 2017.
Face à la presse ce mardi, le directeur général du HCP Dans le détail, et à la faveur d’une répartition pluviométrique atypique dans le temps et équilibrée dans l’espace, le Maroc aurait obtenu un rendement élevé de ses meilleures campagnes agricoles, rendement élevé de la céréaliculture et une bonne orientation de ses cultures classiques, notamment maraichères et arboricoles, avec une limitation de la croissance des activités de l’élevage.
Dans l’ensemble, et avec une activité soutenue de la pêche maritime, la valeur ajoutée du secteur primaire, selon le HCP, devrait connaître une progression modérée de 3,1% en 2018 et un recul de 0,3% en 2019. Sa contribution au PIB sera nulle en 2019, au lieu de 0,4 point en 2018, après avoir été de 1,6 point en 2017.
De leur côté, les activités non-agricoles devraient poursuivre leur tendance haussière à 3,1% 2018 et 3, 2% en 2019, après 2,8% en 2017, bénéfice des activités traditionnelles du secteur secondaire, des industries et des minières, et d’un secteur tertiaire, dont la croissance devrait passer de 2,7% à 2017 à 3,1% en 2018 et 2019, profitant en particulier d’un renouveau du dynamisme du secteur touristique. Quant à la demande intérieure, elle continue à tirer la croissance économique, au moment où la demande extérieure a besoin de nouveau pour la croissance négativement, malgré l’amélioration prévue de la demande mondiale adressée au Maroc. Néanmoins, elle devrait enregistrer une croissance de 3,5% en 2018 et 2,9% en 2019, avec une contribution à la croissance de 3,8 points en 2018 et 3,2 points en 2019.
La consommation finale des ménages, avec une croissance de 3,3% et 3,4%, continuerait à s’améliorer en 2018 et 2019, profitant de l’amélioration des revenus agricoles et de la consolidation de la croissance des activités non agricoles. Pour sa part, la consommation des administrations publiques avec s’accroît entre les deux années de 1,8%, après 1,5% en 2017. La formation brute
de capital fixe, de son côté, continuerait d’être soutenue par la poursuite des programmes d’infrastructure et de la reprise relative des activités industrielles. Elle devrait connaitre une hausse en volume de 5,6% en 2018 et de 3,6% en 2019, après une baisse de 0,8% en 2017. Sa contribution à la croissance économique, après avoir été négative en 2017, devrait s ‘améliorer à 1,6 point et à un point au cours des deux années.
Pour ce qui est de la demande extérieure, elle devrait, en revanche, contribuer négativement à la croissance du PIB de 0,7 point en 2018 et de 0,3 point en 2019, après une contribution positive de 0,5 point en 2017. Les exportations de biens et de services, respectivement, s’accroissent en volume de 6, 9% en 2018 et 2019, en réduction à 10,9%.
Les importations apprécient une baisse du rythme de croissance en volume, passant de 7,4% à 2017 à 7,1% en 2018 et 6, 2% en 2019. Au plan du financement, l’économie nationale continue de fonctionner avec une accentuation des besoins en financement. L’épargne intérieure, compte tenu de l’augmentation du PIB à 4,8% et d’une augmentation de la consommation finale de 5,3% serait de l’ordre de 22,8% du PIB en 2018 et 22,6% en 2019, après 23,1% en 2017. Aussi et avec des revenus nets en provenance du Reste du Monde, L’épargne nationale, en 2018 à 5,9% du PIB, serait de 28,7% du PIB en 2018 et en 2019, après 28,9% en 2017. Avec un effort d’investissement représentant 32,8% du PIB en 2018 et 32,5% en 2019, au lieu de 32,6% en 2017, le besoin de financement sera de 3,9% en 2018 et 3,6% en 2019, que notre pays doit couvrir par le recours à l’endettement.
Dans ces conditions, l’endettement public mondial de l’économie serait de 82,6% du PIB en 2018 et 82,9% en 2019, au lieu de 82% en 2017. Globalement, au cours des deux prochaines années, le Maroc aura, sauf imprévus majeurs, un environnement international favorable et doit profiter pour mieux valoriser ses atouts et lever ses contraintes de gestion et ses déficits structurels avérés et latents. Le taux de chômage ne devrait pas être amélioré par l’inflation intérieure.
La rédaction