Le prince héritier saoudien défend le « droit » d'Israël à disposer d'un territoire

Le prince héritier saoudien défend le « droit » d'Israël à disposer d'un territoire

Est-ce une simple déclaration ou le signe d'un véritable rapprochement entre Ryad et Tel Aviv ? S'il est trop tôt pour le dire, les dernières déclarations du prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, sur le droit d'Israël à disposer d'un territoire vont en tout cas dans le sens d'un rapprochement du royaume saoudien avec l'Etat hébreu.

« Je pense que les Palestiniens et les Israéliens ont droit à leur propre terre. Mais nous devons obtenir un accord de paix pour garantir la stabilité de chacun et entretenir des relations normales », a expliqué lundi « MBS » dans une interview au magazine américain « The Atlantic ».

L'Etat d'Israël pas reconnu

Le prince héritier ne s'est toutefois pas prononcé sur la reconnaissance de l'Etat hébreu, que Ryad s'est toujours refusé à accepter. La ligne diplomatique de l'Arabie saoudite est depuis de nombreuses années constante, demandant le retrait d'Israël des territoires occupés depuis la Guerre des six jours en 1967, que les Palestiniens revendiquent pour leur Etat.

« Nous avons des inquiétudes religieuses concernant la mosquée sacrée à Jérusalem et


concernant le droit des Palestiniens. Nous n'avons d'objection contre aucun autre peuple », a ajouté MBS. Le prince héritier est actuellement en tournée aux Etats-Unis pour y solliciter des soutiens à sa campagne contre l'influence iranienne au Proche-Orient. Et sera en France du 8 au 10 avril.

L’Iran l’ennemi commun

L'accroissement des tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite a alimenté les spéculations sur un possible rapprochement entre les Saoudiens et les Israéliens, qui considèrent tous deux les Iraniens comme une menace immédiate. « Il y a beaucoup d'intérêts que nous partageons avec Israël et, s'il y a la paix, il y aura beaucoup d'intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe », a ajouté le prince Mohamed.

En mars, l'Arabie saoudite a ouvert pour la première fois son espace commercial aérien à des vols israéliens, une décision qui a demandé deux années de négociations. En novembre 2017, un membre du gouvernement israélien avait révélé qu'il y avait des contrats secrets avec l'Arabie saoudite. Une reconnaissance rare. Ryad, de son côté, dément toujours.

La rédaction