4ème édition de l'African Digital Summit, des succès et promesses continentales

4ème édition de l'African Digital Summit, des succès et promesses continentales

La 4ème édition de l’African Digital Summit (ADS) a pris fin ce vendredi 23 février avec la remise des prix aux lauréats. L’occasion a été saisie par le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM) de faire le bilan de la grande messe du digital continental, qui s’est tenue les 22 et 23 février à Casablanca.

L’édition 2018 de l’African Digital Summit, la 4ème du genre, a réuni 1.500 professionnels du digital originaires d’une trentaine de pays dont 18 en Afrique constitués d’annonceurs, de médias, d’éditeurs et d’agences.

Pendant deux jours, conférences, ateliers et interventions programmés ont abordé la neutralité du net, la recherche vocale, le futur des études marketing, les télés à l’ère du digital, la relation entre startups, les marques…

La rencontre a aussi permis aux annonceurs et autres participants de contribuer au développement des écosystèmes du digital et de l’économie numérique en Afrique.

D’importantes thématiques ont été abordées pour cet édition allant de l’e-reputation aux fake-news, en passant par le big data et le digital banking.

L’African Digital Summit, au-delà de la passion et de la concurrence, a su fédérer les acteurs du digital, s’est réjoui Mounir Jazouli, président du GAM et fondateur de l’ADS. « Ce que je voulais signaler, c’est cette capacité que cet événement a pu fédérer au bout de 4 ans et - la fédération n’est pas facile - il n’est pas donné. Pour fédérer toute la communauté, tous les acteurs et ce sont des acteurs amis /ennemis (ennemi est peut-être trop fort mais ce sont des opérateurs) qui ont des intérêts croisés, il y a des tiraillements, il y a des tensions au quotidien entre agences, annonceurs, médias, professionnels du digital ou prestataires qu’on arrive à gérer de façon assez considérable, mais cet événement est venu fédérer tout le monde et les gens se sont retrouvés… »

L’enjeu majeur est cette tendance croissante du digital en Afrique et, comme on a tendance à le dire, l’Afrique sera la prochaine poche de croissance pour l’économie mondiale, et elle le sera aussi pour l’économie digitale. Il y a un vivier de créativité énorme, la population étant très jeune, et cette jeunesse qui a envie qui démontrer son ingéniosité et surtout sa source de créativité parce que c’est l’une des chances de l’Afrique. Et c’est là que l’Afrique a une certaine avance en termes de dynamisme. Tout cela est apparu à travers la participation des jeunes à cet événement.

L’évolution du digital de l’Afrique est une évidence mais le continent butte sur le manque de moyens pour assurer à lui seul son décollage du digital. Michel Juvillier, Consultant indépendant en charge de développement des revenus publicitaires des médias (basé à Paris), est convaincu que si le continent parvient à résoudre le problème de la disparité du numérique, son développent sera assuré. « L’une des questions que peuvent se poser les sociétés européennes qui regardent l’Afrique avec une certaine précision, c’est peut-être la


solvabilité, ce sont les problèmes d’infrastructures. L’Afrique doit à ce niveau montrer des gages de vrais progrès. Or, ils sont là les progrès, mais très concentrés dans des zones citadines ; maintenant il faut démontrer qu’il n’y a pas de zone blanche c’est à-dire de zone d’inexistence de la connectivité et de l’activité digitale. Ce sera un point important ».

Ce qu’il faut remarquer c’est que le dynamisme est là, et souvent l’envie doit primer sur l’infrastructure et si l’envie est là, l’Afrique sera sans aucun doute un pôle d’attractivité, à ajouté M. Juvillier.

Et pour se préoccuper des mêmes défis des enjeux du digital, Mounir Jazouli appelle à une réflexion collective. « On vit une intelligence collective pour décortiquer, déchiffrer les tendances du digital pour voir de quelle façon on peut s’y adapter pour tirer profit de ces enjeux, pour faire face à ce que la technologie est en train de faire en transformant de façon très considérable et profonde nos métiers au quotidien et la façon dont les marques se développent », a dit le fondateur de l’ADS.

Abordant le bilan, M. Jazouli a évoqué l’openning innovation program qui est une composante principale de l’ADN du programme, permettant de connecter définitivement de façon structurelle et formalisée les start-ups avec l’écosystème économique. Ce programme est le tissu économique, soit à travers des groupes nationaux ou des multinationales installées au Maroc pour créer des opportunités de business, des opportunités de cocréation, de co-développement, de co-innovation. « Nous l’avons lancé cette année dans l’espoir d’avoir une dizaine voire une quinzaine ou une vingtaine de rendez-vous et nous avons eu 400, c’est énorme, j’ai eu la chance de discuter avec pas mal de start-ups et leurs dirigeants m’ont tous fait part de leur pleine satisfaction de cette composante et de ce qu’elle leur a ouvert en opportunités de contact avec les grands groupes et de développement du business en relation d’affaires. C’est une composante qui fait notre fierté », a précisé le fondateur de l’ADS.

Zakaria Gallouch, membre de l’équipe Stratëus Group, confirme la réussite de l’événement « Des évènements comme celui-ci participent naturellement à asseoir définitivement l’évolution du digital en Afriqu,e qu’ils soient annonceurs, influenceurs, médias… tous doivent participer au rayonnement de l’industrie du média digital. (…) D’ailleurs, ce genre de programme était d’habitude disponible sur internet et ce qui a été présenté ici n’a rien à envier aux grands évènements internationaux ».

En termes de projet, M. Jazouli fait savoir qu’il y a celui de la création d’une académie de formation qui est la ‘’GAM Académie’’, un projet annoncé il y a quelque mois et qui va assurer des formations pour les membres du GAM sur des thématiques diverses, notamment le digital.

Concernant les Awards, ils reposaient sur les innovations technologiques, des applications et autres… là aussi, la fierté du jury, ce sont surtout des jeunes qui se sont surtout distingués. L’’avenir du digital est décidément prometteur en Afrique…

Mouhamet Ndiongue