La Jeunesse du PJD, en congrès, élit son nouveau secrétaire général
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- 04 février 2018 --
- Maroc
La Jeunesse d’un parti, c’est son fer de lance, son bras séculier, sa force de frappe. Et au PJD ? La Jeunesse est sur tous les fronts. Son secrétaire général sortant, Khalid Bouqariî, est considéré comme l’un des proches et grands fans de l’ancien secrétaire général du parti Abdelilah Benkirane, et l’élection de son successeur porte moult indications.
Ainsi, le congrès, ouvert le 3 février, a vu défiler tous les ténors et autres caciques du parti, dont les deux éternels rivaux que sont Saadeddine Elotmani et Abdelilah Benkirane. Des mots pour définir les maux du parti, de sa Jeunesse et de ses structures. Mais l’enjeu était ailleurs, dans l’élection du nouveau patron de cette organisation, très influente au sein de la mouvance PJD.
Les 200 membres du Comité central ont donc « nominé » 6 candidats, dont 3 devaient être validés par le secrétariat général qui s’est réuni le même samedi. Et les trois noms retenus sont : Mohamed Amekraz, Saâd Hazem et Mohamed Tawil. Les dirigeants du PJD ont voulu écarter, semble-t-il, les plus pro-Benkirane des candidats, mais le premier d’entre eux, Mohamed Amekraz, avait eu le plus grand nombre de voix (80% des suffrages), et ne pouvait pas ne pas être retenu par le secrétariat général du PJD.
Et finalement, c’est très logiquement le même Mohamed Amekraz qui a été élu pour succéder à Khalid Bouqariî. Avec un score fleuve, qui en dit long
sur les disparités au sein de la mouvance PJD. En effet, M. Amekraz a obtenu 579 voix, contre 71 pour M. Tawil et 55 pour M. Hazem.
Placer à la tête de la Jeunesse un homme de Benkirane était largement prévisible, et cela est vu à l’accueil réservé par les jeunes à Benkirane et Elotmani, chaleureux et festif pour le premier, très réservé, mitigé, pour le second.
Mohamed Amekraz (sur la photo, en parka blanc) et Khalid Bouqariî (parka noir), pour rappel, étaient de fervents défenseurs d’un 3ème mandat pour Abdelilah Benkirane lors du congrès général du PJD qui s’est tenu les 9 et 10 décembre dernier. Aujourd’hui, Saadeddine Elotmani est plus que jamais en situation de cohabitation avec les structures de sa mouvance. En effet, le Conseil national du PJD est tenu par un des hommes les plus fidèles à Benkirane, en l’occurrence Driss el Azami el Idrissi, secondé par un Bureau à sa dévotion, et voilà que la Jeunesse du PJD porte à sa tête un soutien inconditionnel de l’ancien chef du gouvernement.
La saga PJD n’est donc pas terminée, Abdelilah Benkirane étant toujours en embuscade, et prêt à revenir. Il suffit de le demander, a lancé l’ancien patron du parti à ses fans, en attaquant férocement ses adversaires politiques auxquels il impute, et ne pardonne pas, son échec à former un second gouvernement après les législatives de 2016…
AB