La Russie pourrait être exclue des JO de Rio pour dopage d’Etat
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- 18 juillet 2016 --
- Sport
Rendu public lundi 18 juillet, le rapport de 97 pages du juriste canadien Richard McLaren sur les accusations de dopage organisé des athlètes russes dévoile l'existence d'un « dopage d'Etat », contrôlé par le ministre des Sports russe, et qui dépasse largement l'athlétisme, au point que l’Agence mondiale du dopage demande l'exclusion de tous les sportifs russes – et plus seulement les athlètes – aux JO de Rio et dans les autres compétitions internationales.
Richard McLaren, juriste canadien, avait été chargé d’une enquête en mai par l'Agence mondiale antidopage (AMA), suite aux accusations de Grigori Rodtchenkov, l'ancien patron du laboratoire antidopage russe, portant sur les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. L’AMA a aussitôt réagi, appelant « à l’exclusion de la Russie des JO 2016 et de tous les événements internationaux, tant que (la Russie) n’aura pas réalisé un changement de culture ». L’agence a aussi recommandé le limogeage des responsables russes impliqués par le rapport.
Que reproche-t-on aux Russes, sportifs et dirigeants ? Un « système d'escamotage des échantillons positifs » qui a été mis en place par le
laboratoire de Sotchi. Le ministère des Sports est aussi accusé d'avoir « contrôlé, dirigé et supervisé les manipulations, avec l'aide active des services secrets russes ». Le rapport ajoute aussi que des échantillons des Mondiaux de Moscou 2013 ont été échangés...
Le système était « simple mais efficace »… Le laboratoire antidopage de Moscou était contraint de « signaler tout échantillon positif comme négatif. Et l'échantillon positif disparaissait ! ». Mais encore ? Les échantillons positifs étaient mis de côté, les bouchons retirés, et l'urine « sale » remplacée par une urine « propre », avant la transmission des échantillons – comme le veut la procédure – à un autre laboratoire.
Consterné, le Comité international olympique a réagi à son tour, son président Thomas Bach déclarant que « les conclusions de ce rapport font état d’une atteinte choquante et sans précédent à l’intégrité du sport et des Jeux olympiques. En conséquence, le CIO n’hésitera pas à prendre les sanctions les plus sévères qu’il puisse infliger à toute personne ou organisation impliquée ». Des sanctions pourraient être annoncées dès ce mardi 19 juillet.