Selon le SG adjoint du PJD, Benkirane n’aura pas un 3ème mandat à la tête du parti, « pour l’instant »…

Selon le SG adjoint du PJD, Benkirane n’aura pas un 3ème mandat à la tête du parti, « pour l’instant »…

Le PJD tient, donc, son congrès extraordinaire ce weekend, avec un ordre du jour unique, celui du report de la date du congrès ordinaire. L’objectif de la manœuvre est de maintenir l’ensemble des organes décisionnels du parti en fonction – et donc, et surtout Benkirane – jusqu’au lendemain des élections.

Pour le SG adjoint du PJD, Slimane El Omrani, qui répondait aux questions du site officiel de son parti, rien d’autre ne sera discuté que cette question. Ni élections, ni troisième mandat pour Benkirane, alors que les statuts limitent ce nombre à 2, rien de tout cela ne sera discuté. Et pourtant…

C’est au détour d’une phrase qu’el Omrani répond à la question que tout le monde se pose. En cas de victoire du PJD aux législatives du 7 octobre, et quelle que soit la décision royale quant au futur chef du gouvernement, qui sera forcément, et constitutionnellement, PJD, quel sera le sort d’Abdelilah Benkirane ?

L’encore SG du PJD avait dit en octobre que dans son parti, « personne ne se porte candidat, mais chacun est prêt à assumer les fonctions qu’on lui confiera ». Autrement dit, « je ne me présente


pas à un 3ème mandat, parce que les statuts l’interdisent, mais si vous décidez autre chose, je suis là
 ».

Qu’a répondu le SG adjoint à cette question d’un 3ème mandat éventuel de Benkirane à la tête du PJD ? « La question ne se pose pas aujourd’hui. Le parti a ses règlements et ses organes qui prennent les décisions utiles en temps utile, dans l’indépendance totale. Aussi, puisque nous décidons aujourd’hui de reporter le congrès ordinaire pour préparer les élections, tous les points relevant de ce congrès ordinaire sont également reportés, dont celui de la modification des statuts du parti et aussi celui du mandat du SG. Nous reparlerons de tout cela en 2017 ».

Si el Omrani, cheville ouvrière du PJD, parle de « modification des statuts », cela n’a qu’un sens : permettre à Benkirane de rempiler. Or, selon l’avis de tous les observateurs de la scène politique nationale, le PJD sans Benkirane n’est pas vraiment le PJD. L’homme a en effet un charisme extraordinaire et inhabituel au sein de la scène politique, et il dispose d’une capacité de communication avec les foules que pas un seul autre ténor du PJD ne possède.