Vente aux enchères d’Aswak Assalam, la famille Chaâbi délivre (enfin) sa version

Vente aux enchères d’Aswak Assalam, la famille Chaâbi délivre (enfin) sa version

Cela fait maintenant plusieurs mois que diverses sociétés du groupe Ynna holding appartenant au milliardaire Miloud Chaâbi sont en vente judiciaire, avec l’agressivité que l’on sait de la part de leur adversaire, la société française Fives FCB. Hier mercredi 16 septembre, les fils de haj Miloud, Fouzi et Omar, sont passés à la contre-attaque, délivrant leur version sur cette affaire qui défraie la chronique.

Ce n’est en effet pas tous les jours que l’on vend aux enchères publiques les biens d’un groupe aussi connu et aussi puissant que celui de Miloud Chaâbi. Les observateurs et l’opinion publique se sont passionnés pour l’affaire. Mais voilà ce qu’en disent les principaux concernés.

L'origine du litige

Les choses ont commence en 2007 quand Ynna Holding avait entrepris un montage financier pour construire une cimenterie. Un marché avait été conclu avec Fives FCB, à charge pour celle-ci de trouver un financement qui aurait le consentement d’Ynna Holding. Deux ans plus tard, rien n’avait été réalisé par le groupe français, « ni financement, ni plans, ni montages… rien », explique Fouzi Chaâbi, qui ajoute que « dans ce type d’affaires, quand un partenaire ne fait rien, il s’en va et puis c’est tout… Mais non, ils ont réclamé un dédommagement. Ce n’est pas comme ça que les affaires marchent  mais bon, on a demandé le montant de cette indemnité et ils ont réclamé le montant de 10 millions de DH ».

Refus du groupe Chaâbi qui avait estimé le montant abusif. Fives FCB part alors devant le tribunal d‘arbitrage de Genève, accepté par les deux parties, qui se prononce en faveur du Français, pour lequel ils demandent un dédommagement de « 30 milliards de centimes », pour reprendre l’expression de Fouzi Chaâbi, lequel précise que « s’ils avaient respecté leur engagements, ils n’auraient gagné que 7


milliards de centimes
 ». Le groupe français est donc venu au Maroc et, assisté par le cabinet d’avocates Bassamat Fassi Fihri et Asmâa Laraqui Hossini, a entrepris d’exécuter la sentence de l’arbitrage. Débouté par le tribunal de 1ère instance, il a eu gain de cause auprès de la cour d’appel. L’affaire est aujourd’hui devant les juges de la cour de cassation.

L'action judiciaire

Une saisie des comptes Ynna Holding a été demandée, mais les comptes ont été préalablement (et prudemment) vidés par son management. En conséquence, une vente des actions détenues par Ynna Holding dans la SNEP a été lancée, mais a été bloquée par la justice pour, entre autres, ne pas léser les petits porteurs. Et c’est alors que les avocates marocaine se sont tournées vers Aswak Assalm, l’enseigne de grande distribution. La vente est poussive puisque seules quelques dizaines de milliers d’actions ont été vendues, en raison d’une information sur un problème fiscal d’Aswak Assalam, qui tempère les ardeurs des acheteurs éventuels.

Les choses en sont encore là, et c’est à la cour de cassation de trancher, « définitivement, du moins au Maroc », affirme Fouzi Chaâbi.

Questions

Des questions restent tout de même en suspens… Pourquoi, puisque Fives FCB n’avait rien fait, les Chaâbi avaient demandé à connaître le montant de l’indemnité ? S’ils étaient (vraiment) sûrs de leur fait, ils auraient refusé l’idée même d’une indemnité. Et pourquoi, puisque les deux frères disent respecter la justice et ne pas vouloir interférer ni influencer, parlent-ils maintenant, alors même qu’ils précisent que leur affaire est encore examinée par la cour de cassation ?

Se sont-ils rendus à l’évidence de leur manque de communication ? Essaient-ils d’influencer, justement, l’opinion publique qui, selon Omar Chaâbi, a pris le groupe en « sympathie » ? Réponse, d’une manière ou d’une autre, au niveau des tribunaux.