Gazoduc Nigéria  Maroc

Gazoduc Nigéria  Maroc

Un collectif de 40 ONG se liguent contre le projet de gazoduc qui reliera le Nigéria au Maroc

Le 23 mars dernier, un collectif composé de 40 ONG a signé une déclaration commune dénommée « Gazoduc Nigéria-Maroc : aucun intérêt pour nous », pour s’opposer au projet de construction d’un gazoduc de 5 000 km entre le Nigéria et le Maroc, annoncé en 2016.

 

Ces organisations disent être préoccupées par l’opportunité du projet et affirment notamment que le gazoduc dont le coût prévu qui est de 20 milliards $, devrait coûter plus cher, compte tenu des réalités actuelles du marché, de la taille du conduit et des impacts qu’elle est censée avoir.

« Ce projet sera un gouffre financier (…) Il est probable que le coût prévu de 20 milliards de dollars sera probablement doublé et conduira à une augmentation exponentielle du fardeau de la dette de nos pays.», rapporte la déclaration.

Ensuite, elles estiment que le projet ne tient pas compte des besoins des populations et de l'environnement. Elles déplorent aussi le fait que les populations n’aient pas été consultées dans le processus alors qu’elles sont supposées en être les principales bénéficiaires.

Par ailleurs, elles déclarent que le gazoduc aura des effets perturbateurs sur la faune marine à cause des risques de fuite et de corrosion. Par conséquent, cela détruira les moyens de subsistance...

de millions de personnes en fonction de la pêche dans les eaux régionales.

Pour rappel, lors d’une visite officielle à la fédération du Nigeria, du 1er au 3 décembre 2016, le roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI et le président du Nigéria, Muhammadu Buhari ont signé un mémorandum d’entente qui devrait aboutir à la réalisation du projet. Celui-ci devrait être un prolongement du gazoduc ouest-africain de 678 km et devrait passer par 12 pays avec quelque 300 millions de consommateurs potentiels. Il est aussi envisagé une extension possible du réseau vers l’Europe.

En août 2017, la presse nigériane a annoncé que les fonds pour exécuter l’étude de faisabilité du projet, ont été débloqués et plusieurs experts des deux pays ont été associés pour cette phase. Cependant, la date de lancement des travaux n’a cependant pas été précisée.

 

Toutefois, outre ces 40 ONG, le projet est de plus en plus décrié. On estime que les probabilités qu’il se réalise sont faibles car la majorité des projets de ce genre dans lesquels est impliqué le Maroc, ne se sont jamais réalisés.

C’est le cas d’un projet de la compagnie d'électricité marocaine ONEE, cité par Natural Gas World, qui consiste à construire une installation de GNL et des centrales à gaz, qui aurait dû être finalisé fin 2016, mais depuis, aucune mise à jour n’a été faite.

 

La rédaction

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