Le barrage d’Agdez, un projet prometteur pour pallier le déficit hydrique à Zagora

Le barrage d’Agdez, un projet prometteur pour pallier le déficit hydrique à Zagora

A une centaine de kilomètres de Zagora, le barrage d’Agdez mis en service en avril 2023 se positionne comme un ouvrage prometteur visant à pallier le déficit hydrique dont pâtit la région et à répondre aux besoins de plus en plus pressants en eau. S’étendant sur une superficie de 940 ha, cette infrastructure d’une hauteur de 130 mètres vient consolider les infrastructures hydrauliques de la province de Zagora, et de la région Draa-Tafilalet en général, garantir un approvisionnement suffisant en eau potable et stimuler la dynamique économique à travers la promotion du secteur agricole et de l’électricité hydroélectrique.

Le Maroc s’est en effet engagé, conformément aux Hautes Orientations Royales, dans une politique audacieuse axée sur l’amélioration de la stratégie des barrages et la gestion rationnelle des ressources hydriques en tant que vecteur d’un développement économique et social durable.

« Le barrage d’Agdez qui a nécessité un investissement de 1,2 milliard de DH dispose d’une capacité de stockage estimée à 247 Mm3, dans l’objectif d’assurer l’approvisionnement de la province en eau potable et d’irrigation, de protéger la région contre les inondations et de produire l’énergie électrique », a indiqué Ajlali Mohamed, chef de ce barrage relevant du Bassin hydraulique Draa-Oued Noun.

Ce projet, a-t-il ajouté, ouvre la voie à la création d’emplois, à la prévention de l’exode rural et au désenclavement de la région par la création d’une route de 17 km reliant la RN 9 et le barrage d’Agdez, sans oublier l’amélioration de l’accès aux multiples sites à vocation touristique et naturelle, notamment les cascades de Tizgui. La retenue actuelle de ce barrage, construit sur l’oued du Draa, est de 31 millions m2, soit un taux de remplissage de 12,97%, a-t-il précisé dans une déclaration à la MAP.

Cet ouvrage profite déjà aux centres relevant de Zagora, grâce à la Station de traitement des eaux, réalisée par l’ONEE dans le cadre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI) 2020-2027.

Selon le directeur provincial de l’ONEE (Branche-Eau), Zyat Khalid Abdellatif, depuis décembre 2023, la station d’une capacité de 250 L/S, assure l’approvisionnement en eau potable des villes de Zagora, d’Agdez et de la commune


de Tamgrout, au titre de la première tranche mise en oeuvre pour un budget de 730 MDH,. Cette station, dont le débit est extensible jusqu’à 375 L/s avec un horizon de saturation en 2040, bénéficie dans le cadre de la première tranche à plus de 72.000 habitants, a-t-il fait savoir.

Les cinq tranches à venir prévoient l’alimentation des différentes communes et localités relevant de la province de Zagora à partir des eaux du barrage d’Agdez, notamment Ait Oualal, Nkob, Tazarine, Fezouata, Ktaoua, Tagounite, Mhamid El Ghizlane, Afelandrea, Tansift, Afra, Mezguita, Tamzmoute, Ouled Yahya lagurayre ou encore Bouzaroual, précise le responsable.

Approchés par la MAP, plusieurs habitants de la province de Zagora ont fait part de leur immense joie quant à la mise en service du barrage d’Agdez qui a remarquablement redonné vie aux oasis de la région et permis un approvisionnement constant en eau potable.

« Le barrage est d’une importance vitale pour les habitants de la province », a de son côté souligné Mohamed Doudou, un agriculteur de la commune de Mezguita, relevant son impact bénéfique sur les activités agricoles, la préservation de la nappe phréatique et la mobilisation de quantités suffisantes en eau potable. Après six années de sécheresse consécutives, les réserves en eau, tant souterraines que superficielles, ont été profondément impactées.

Les niveaux de remplissage des barrages sont à la baisse et ne dépassent pas aujourd’hui 28 % au niveau national, avec une répartition déséquilibrée entre les divers bassins hydrauliques. Plusieurs projets seront programmés pour faire face à cette situation hydrique critique dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du Programme national précité, conformément aux Hautes Orientations contenues dans le Discours Royal à l’occasion de la Fête du Trône.

Dans ce contexte, les divers acteurs concernés ne cessent d’appeler à une meilleure rationalisation de la consommation de l’eau et une lutte accrue contre toute forme d’utilisation illicite de l’eau.

L’efficacité de ces efforts réside dans la mise en œuvre d’une série de mesures, notamment la réactivation de l’action des organes chargés du contrôle de l’exploitation des ressources hydriques, particulièrement la police de l’eau et l’opérationnalisation des programmes d’urgence d’économie d’eau.