La moitié des établissements de santé dans le monde ne disposent pas des services et de produits d'hygiène de base, selon un rapport conjoint publié mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF.
Ces installations sont utilisées par quelque 3,85 milliards de personnes, qui sont ainsi exposées à des risques accrus d’infection, indiquent les deux agences onusiennes dans leur Programme Commun de Surveillance (PCS), précisant que 688 millions de personnes reçoivent des soins dans des établissements de santé démunis de tout service d’hygiène.
D’après la même source, cette étude a été établie sur la base des données de 40 pays. Il en ressort que 68% des établissements de santé disposaient d’équipement d’hygiène dans les points de soins et que 65% disposaient d’installations de lavage des mains avec de l’eau et du savon dans les toilettes. Cependant, seulement 51% avaient les deux, et remplissaient donc les critères des équipements d’hygiène de base et 9% des établissements de santé dans le monde n’avaient ni l’un ni l’autre, soulignent les auteurs du rapport.
Les deux agences onusiennes indiquent que les installations en Afrique subsaharienne sont à
la traîne, avec seulement 37% d’entre elles disposant d’installations pour se laver les mains avec de l’eau et du savon dans les toilettes. À l’échelle mondiale, environ 3% des établissements de santé dans les zones urbaines et 11% dans les zones rurales n’avaient pas d’eau courante.
L’amélioration des installations est indispensable au rétablissement, à la prévention et à la préparation en cas de pandémie, a souligné la directrice chargée de la santé publique et de l’environnement à l’OMS, Maria Neira, dans un communiqué, ajoutant que « les installations et les pratiques d’hygiène dans les établissements de santé ne sont pas négociables ».
« Si les prestataires de soins de santé n’ont pas accès à des produits d’hygiène, les patients n’ont pas d’établissement de santé », a déclaré Kelly Ann Naylor, chargée à l’UNICEF des questions liées à l’eau, l’assainissement et à l’hygiène.
« Les hôpitaux et les cliniques sans eau potable et sans services d’hygiène et d’assainissement de base sont un piège mortel potentiel pour les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants », a-t-elle souligné, ajoutant que « chaque année, environ 670.000 nouveau-nés perdent la vie à cause d’une septicémie. C’est une tragédie, d’autant plus que leur décès est évitable ».