Maroc / Espagne : des signaux positifs en attente de sortie de crise

Maroc / Espagne : des signaux positifs en attente de sortie de crise

Après des mois de tensions diplomatiques, Rabat et madrid sont-ils sur la voie de l'apaisement ? Selon la presse espagnole, les deux pays ont tout intérêt à repartir sur de nouvelles bases car ils ont besoin l'un de l'autre.

Ces prémices de réconciliation ont d'abord été, pour rappel, instaurées par le roi Mohamed VI lors de son discours du 20 août. Le souverain marocain avait exprimé sa volonté de mettre fin à la crise diplomatique entre le Royaume et l'Espagne. Suite au message du roi Mohamed VI, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s'est empressé de remercier le « roi du Maroc pour ses propos » et de rappeler à quel point le Royaume est « un allié stratégique ». De même, la destitution de la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha González Laya, le 12 juillet, a été perçue par le Maroc comme un cadeau qui lui avait été offert, même pour des raisons de politique intérieure, et d'équilibre délicat au sein du gouvernement de coalition. .

La semaine dernière, José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, a lancé au Sénat espagnol quelques messages, soulignant que la "crise avec le Maroc a déjà été mise de côté". Ce dernier souhaite pourtant reconstruire une relation digne du 21e siècle et cela se fera petit à petit. Le ministre a également indiqué que l'ensemble du gouvernement espagnol souhaitait faire passer les relations à un niveau supérieur en veillant à ce que les relations redeviennent fluides et que des échanges fréquents


soient faits avec Nasser Bourita.

S'adressant à la commission des Affaires étrangères du Sénat espagnol, le ministre espagnol des Affaires étrangères a exprimé son espoir que le Maroc fasse des efforts pour décourager l'immigration vers les îles Canaries.

D'autres responsables espagnols se joignent à l'appel pour rétablir les relations avec le Maroc. Le sénateur de la coalition canarienne Fernando Clavijo a également déclaré que l'Espagne doit entretenir les meilleures relations possibles avec le Maroc, étant donné que le pays est un partenaire stratégique dans la lutte contre l'immigration illégale.

L'arrivée de Brahim Ghali en Espagne le 18 avril a déclenché une crise diplomatique majeure avec le Maroc, qui a entraîné une crise migratoire sans précédent les 17 et 18 mai avec l'arrivée de plus de 10 000 migrants à Ceuta. Avant l'arrivée du leader du Front Polisario, Rabat a appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations.

Bien que cette crise, considérée comme la plus grave enregistrée depuis l'indépendance du Maroc jusqu'à aujourd'hui, les canaux de communication et de dialogue entre les deux pays n'ont jamais été rompus, explique-t-il. Le retour à des relations normales passe aujourd'hui par la reconsidération de l'approche de l'Espagne vis-à-vis du Maroc et la clarification de sa position sur la question du Sahara. De nombreux experts voient qu'il n'est pas possible de revenir à la normalité dans les relations bilatérales, du moins dans un avenir très proche, si Madrid ne prend pas une mesure jugée positive par Rabat, et s'éloigne de toutes sortes d'hostilités.

Mouhamet Ndiongue