Sefrou à l’heure de la cueillette des cerises

Sefrou à l’heure de la cueillette des cerises

La province de Sefrou, réputée pour sa vocation agricole, vit actuellement en pleine saison de cueillette des cerises, un fruit à haute valeur ajoutée qui fait le bonheur des arboriculteurs de la région.

La culture du cerisier au niveau de la province de Sefrou a connu, en effet, un développement sans précédent ces dernières années, à la faveur des interventions du Plan du Maroc Vert, particulièrement les projets du Pilier II.

D’après les données de la Direction provinciale de l’agriculture, la superficie des rosacées au niveau de la province de Sefrou s’élève à 12.000 ha, soit 12pc de de la superficie agricole utile, avec une production estimée à 3.200 tonnes, soit une hausse de 5pc par rapport à l’année précédente.

Sur le terrain, l’heure est au travail. Dans un domaine agricole situé dans la commune d’Ighzrane, à quelques encablures de la ville de Sefrou, une vingtaine d’ouvriers hommes et femmes font preuve de beaucoup de dextérité et de délicatesse pour cueillir les cerises. Des hommes munis de sceaux récoltent manuellement le fruit, tandis que les femmes sont bien installées sous des tentes aménagées à cet effet pour assurer l’opération de tri et le bon conditionnement de la production.

La saison de la cueillette des cerises génère quelque 30.000 journées de travail, d’une valeur de l’ordre de 2,4 millions de DH, avec un rendement moyen de 6,5 tonnes par hectare, selon la DPA.

La filière de cerisier, qui s’étale sur une superficie globale de quelque 520 ha, soit 5pc de la superficie des rosacées, comprend plus de 12 variétés, dont le bigareau van, le bigareau le burlat, le bigareau hedelfingen, le folfer, le napoleon, le big summit, le big sunburst, le stark, le sweetheart, le big lapin et le cœur de pigeon.

Dans une déclaration à la MAP, le directeur provincial de l’agriculture à Sefrou, Mohamed Mezzour, a mis en valeur la dynamique qu’a connue la filière du cerisier au niveau de la province, à travers la réalisation de...

deux projets du pilier II du PMV, avec une enveloppe budgétaire de l’ordre de 15 millions de DH.

Il a aussi fait part de la consistance des projets réalisés, dont l’entretien de 220ha de vergers de cerisiers et l’amélioration de leur rendement, la plantation de 100ha, l’introduction de nouvelles variétés importées, l’organisation de sessions de formation au profit des cultivateurs et l’appui des capacités des organisations professionnelles en petit matériel agricole, outre l’encadrement dans le domaine de la commercialisation et l’amélioration de la qualité.

Mezzour n’a pas manqué de mettre l’accent sur les multiples mesures d’incitation et d’encouragement de l’investissement dans la filière des cerisiers. Il s’agit notamment de l’octroi d’une subvention de 60pc du coût d’investissement des plants, à hauteur de 9.000 DH/ha pour les nouvelles plantations des vergers, la subvention des équipements de la parcelle par le système d’irrigation en goutte à goutte, à hauteur de 100pc pour les petits agriculteurs de moins de 5 ha, soit 45.000 DH/ha, et d’une subvention de couverture des parcelles par les filets anti-grêle à 40pc, avec un plafond de 50.000 DH/ha.

Abdessamad Loukili, propriétaire d’un domaine pilote de cerisier éponyme à d’Ighzrane, ne cache pas sa satisfaction. ‘’La récolte est bonne cette saison, car nous avons atteint une production de 25kg par arbre, soit 30 tonnes/ha’’, a-t-il relevé, pointant toutefois du doigt les contraintes de commercialisation et d’intermédiation qui impactent aussi bien les agriculteurs que les consommateurs.

Selon les professionnels, le développement de la filière a été également favorisé par l’introduction de la technologie. Hamid Salhi, technicien arboriculteur, a mis, à cet effet, en exergue les nouvelles techniques d’agriculture adoptées par les professionnels pour développer leur production sur le plan de la qualité que de la quantité. 

Fruit aux multiples vertus, les cerises sont annuellement mises à l’honneur à l’occasion du festival des cerises de Sefrou, qui remonte à 1920, lequel a été inscrit en 2012 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.