"Les Mardis du PCNS": "L'agenda 2021 de l'Union Africaine: Défis et priorités".

"Les Mardis du PCNS": "L'agenda 2021 de l'Union Africaine: Défis et priorités".

Le Policy Center for the New South a consacré sa session hebdomadaire les ‘‘Mardis du PCNS’’ à la discussion de l’agenda de l’Union africaine pour l’année 2021 : entre priorités et défis. La session a été modérée par Imane Lahrich, responsable des programmes au PCNS en compagnie d’Oussama Taïbi, chercheur en relations internationales au PCNS.

Le chercheur a présenté les principaux résultats du 34ème Sommet de l’Union africaine qui a vu l’accession du Président de la République démocratique du Congo, M. Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’Union, succédant ainsi au Président de l’Afrique du Sud. Le sommet a également élu Mme Monique Nsanzabaganwa en tant que vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, première femme à occuper ce poste, ainsi que 4 commissaires en attendant l’achèvement de la nouvelle configuration de la commission, puis a discuté du thème pour l’année 2021 : « Arts, culture et patrimoine : des leviers pour construire l’Afrique que nous voulons ». A ce sujet, la discussion a porté sur l’allocation par les Etats membres d’au moins 1% de leurs budgets nationaux à ces secteurs d’ici 2030.        

Le spécialiste a jeté la lumière sur les défis majeurs auxquels sera confrontée l’Union africaine en 2021 et les a résumés en quatre catégories : les défis de nature sanitaire consistant à poursuivre les efforts liés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, à faire face au risque de résurgence de l’épidémie d’Ebola, surtout après l’observation de certains cas en République démocratique du Congo et en Guinée, et à redoubler d’efforts pour combattre certaines pathologies et autres épidémies. S’agissant des défis économiques, Oussama Taïbi a rappelé les répercussions économiques de la pandémie de coronavirus, évoquant l’initiative de création d’un fonds de l’Union africaine pour faire face au virus et mobiliser les ressources


financières, ainsi que la demande de certains Etats africains de rééchelonner ou d’annuler les dettes dans les circonstances actuelles. A propos des défis institutionnels, le chercheur a souligné la nécessité de poursuivre le processus de réforme institutionnelle de l’Union, comme par exemple la question de l’élection des autres membres de la commission pour parachever sa configuration, assurer l’indépendance financière et le financement durable des programmes de l’Union et rationnaliser les méthodes de travail. Enfin, il y a les défis sécuritaires, liés aux activités des groupes terroristes ou à d’autres groupes armés, comme par exemple l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel, dans la région du Lac Tchad, en République centrafricaine, au Mozambique et dans l’est du Congo.          

S’agissant des priorités du Président congolais à la tête de l’Union africaine, son mandat compte s’orienter vers une « Union africaine au service des peuples », une vision qui vise à rapprocher l’Union africaine des citoyens à travers 9 piliers stratégiques : Faire taire les armes, édifier la zone de libre-échange continentale africaine, mettre en œuvre la stratégie africaine des denrées de base, construire le grand projet de barrage Inga, renforcer l’égalité de genre au sein des structures de l’UA et dans les Etats membres, combattre les changements climatiques… 

En conclusion, l’intervenant a ajouté que l’année 2021 sera marquée par d’importants rendez-vous. Ainsi, un nouveau cadre de partenariat entre l’Union africaine et l’Union européenne devrait être annoncé et il est prévu de tenir la sixième réunion au sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne. Il y a lieu de rappeler également le message vidéo adressé par le nouveau président américain au 34e sommet, dans lequel il a fait état de l’intention des Etats-Unis d’Amérique d’œuvrer au renforcement de ce partenariat.