La réforme du CMR-RPC a permis d’équilibrer la tarification
La réforme paramétrique du régime CMR-RPC (Régime des pensions civiles géré par la Caisse Marocaine des Retraites) en 2016 a permis d’équilibrer la tarification de ce régime pour les droits acquis après la réforme, toutefois, le poids de ceux acquis auparavant continue de peser sur sa viabilité, selon l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).
Dans son rapport annuel sur le secteur de la prévoyance sociale, l’Autorité a fait savoir que le solde technique continuerait à se dégrader sur les trois prochaines décennies pour atteindre 39,3 milliards de dirhams (MMDH) en 2052 avant de se redresser sur le reste de la période, sous l’effet de la baisse de la part des droits passés face à ceux acquis après la réforme pour atteindre 17,5 MMDH en 2079, notant que “les réserves permettront de financier le déficit du régime jusqu’en 2025-2026”.
La branche retraite de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) connaitrait, quant à elle, une évolution importante des prestations qui atteindraient 472,5 MMDH en 2079, sous l’effet de l’évolution du nombre des actifs cotisants et de l’hypothèse relative à l’évolution des salaires du secteur privé.
Sur la période de projection, les prestations enregistreraient une évolution annuelle moyenne de 6,3% contre 4% pour les cotisations qui s’établiraient à 131,9 MMDH à l’horizon des projections, souligne le rapport, ajoutant que le solde global de la
CNSS enregistrerait son premier déficit en 2029, alors que les réserves s’épuiseraient, quant à elles, en 2046.
S’agissant de l’évolution des prestations du Régime RCAR-RG (Régime général du Régime collectif d’allocation de retraite), elle demeurerait plus importante que celle de ses cotisations, fait savoir l’ACAPS, précisant que ces dernières vont connaitre sur la période des projections une évolution annuelle moyenne de 2,8% pour passer de 3,6 MMDH en 2019 à 19,7 MMDH en 2079, alors que les prestations vont enregistrer une évolution annuelle de 4% et passeront ainsi de 6,3 MMDH à 70,9 MMDH.
Les flux de trésorerie futurs supplémentaires générés par l’accroissement des nouvelles affiliations du régime RCAR constaté ces dernières années permettraient d’améliorer son horizon de viabilité. En effet, le déficit global du régime aura lieu en 2028 contre 2025 selon les évaluations de 2018, et pourra être financé par les réserves jusqu’en 2047.
En ce qui concerne la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite) et sous l’effet de l’hypothèse relative au taux d’évolution des nouveaux actifs adhérents à la caisse, les cotisations et contributions vont enregistrer sur la période de projection une évolution annuelle moyenne inférieure à celle des prestations du régime (3,9% contre 4,9%).
Et d’ajouter que malgré l’enregistrement d’un déficit technique en 2057, le régime continuerait à enregistrer des soldes globaux excédentaires et à accumuler des réserves sur toute la période de projection.