Les virologues appellent à démocratiser l'accès aux vaccins anti COVID-19
Le fabricant de médicaments américain Pfizer vient de déclarer que son vaccin ARNm était efficace à plus de 90%, à l’heure où le vaccin développé par le chinois Sinopharm a démontré une efficacité de 100%. Les deux protocoles de vaccination présentent donc des résultats extrêmement prometteurs et qui suscitent plus que jamais l'espoir d'une utilisation à très large échelle en matière de lutte contre le coronavirus.
Lundi dernier, Pfizer avait indiqué que son vaccin, administré à pas moins de 94 cas confirmés, indiquait un taux d'efficacité supérieur à 90%.
Selon le New York Times, Pfizer prévoit, à partir de fin novembre, de solliciter la Pfizer Food and Drug Administration afin que son vaccin soit enfin commercialisé. Le géant pharmaceutique a également affirmé que, d'ici la fin de l'année, il était capable de fournir des doses pour 15 à 20 millions de personnes.
Il convient de rappeler que ce vaccin a été co-développé par Pfizer en partenariat avec le fabricant de médicaments allemand BioNTech. La phase III de l’essai clinique de ce vaccin avait mobilisé pas moins de 44 000 participants.
L'annonce réalisée par Pfizer a réussi à attirer l'attention du monde entier, mais aussi de nombreux médias à travers toute la planète. Le traitement de l’information de la part des médias occidentaux n’a pourtant pas été le même en ce qui concerne vaccin chinois développé par Sinopharm, bien que celui-ci ait été testé sur 56000 personnes avec un taux de réussite très proche des 100 %.
Pour de nombreux experts chinois et internationaux, la question de l’efficacité du vaccin chinois a été largement politisée. Preuve en est, la réaction différente des médias occidentaux vis à vis du vaccin chinois qui ne manque pas de révéler un manque flagrant d’objectivité.
Le vaccin est pourtant la clé la plus importante pour réussir à endiguer la propagation du coronavirus. « Le développement d'un vaccin contre le coronavirus est une véritable course contre la montre qui devrait suivre, par tous les moyens, les seules lois inhérentes à la science sans jamais se soucier des intérêts politiques », a déclaré mardi dernier un immunologiste basé à Pékin au Global Times sous couvert d'anonymat. Ce dernier a également ajouté que la politisation du vaccin ne ferait que nuire à son développement.
Les experts en vaccins ont noté que les données d'efficacité fournies par Pfizer autour de son vaccin, si elles s’avèrent exactes, seraient annonciatrices d’un avenir très prometteur. Cela ne nuirait en aucune manière à la crédibilité et à l'efficacité du vaccin chinois Sinopharm, qui a déjà été autorisé pour une utilisation d'urgence et qui a déjà réussi à protéger plus de 56 000 personnes.
Vendredi dernier, Sinopharm avait rendu publics les données relatives à une campagne interne de vaccination réalisée au sein d’une succursale de Huawei au Mexique, où 81 employés sur 99 ont pu être vaccinés sans qu’aucun effet secondaire n’ait été relevé sur ces derniers. En revanche, dix employés de cette succursale, parmi les 18 non vaccinés, ont contracté le virus de la COVID-19.
« Ce cas survenu au Mexique démontre, à lui seul, un taux d’efficacité de 100% concernant le vaccin développé par Sinopharm », avait déclaré mardi dernier au Global Times, Tao Lina, un expert en vaccins basé à Shanghai.
Le taux d’efficacité de 90% obtenu par Pfizer se base sur des essais cliniques de type phase III,
à l’heure où ceux de Sinopharm se fondent sur des observations obtenues suite à une utilisation en urgence du vaccin. « Bien que le taux obtenu par Pfizer repose sur une démarche purement académique, le second taux se fonde également sur une étude de contrôle qui est extrêmement crédible», a expliqué Tao, tout en notant que le fait que 56 000 personnes n'aient pas été infectées après leur vaccination pourrait servir de référence importante pour prouver l'efficacité indéniable du vaccin chinois.
« Dix personnes non vaccinées sur les 99 employés de la succursale mexicaine de Huawei ont contracté le coronavirus, ce qui démontre plus que jamais que le vaccin de Sinopharm est très prometteur », a-t-il déclaré.
La Chine a déjà réussi à développer pas moins de trois types de vaccins différents qui sont tous destinés à une utilisation urgente. Ceux-ci ont été administrés à des groupes à haut risque, tels que le personnel médical, les diplomates présents dans les pays les plus touchés et les employés mobilisés à l'étranger dans le cadre de l'initiative Belt and Road.
La Chine développe également un vaccin de type ARNm (similaire à celui de Pfizer). Les experts ont noté qu’en théorie, les vaccins de type ARNm pouvaient stimuler à la fois l'immunité cellulaire et l'immunité des anticorps. Ils produisent donc de meilleurs effets que les simples anticorps.
Tao a déclaré que les vaccins développés en Chine sont parfaitement adaptés pour une utilisation extensive et pourraient ainsi protéger davantage de personnes contre le coronavirus, à l’heure où les vaccins de type ARNm, une fois homologués pour une production commerciale, présenteront l’avantage d’être plus faciles à développer.
« Cependant, le défi majeur relatif aux vaccins de type ARNm concerne la température requise pour leur stockage (moins 70 ° C, tandis que les autres types de vaccins peuvent être stockés à une température située entre 2 et 8 ° C) », a révélé Tao, avant d’ajouter que "le stockage et le transport de ces nouveaux vaccins pourrait s’avérer être extrêmement coûteux."
Selon plusieurs médias, le vaccin de type ARNm développé par Pfizer pourrait être maintenu stable pendant cinq jours à des températures situées entre 2 et 8 ° C. Fosun Pharm, le partenaire chinois de Pfizer, est déjà entrain de construire des entrepôts frigorifiques permettant des stockages à moins 70 ° C et qui sont tous situés près des grands aéroports. De cette manière, la chaîne de froid pourra être respectée et servira ainsi à faciliter la distribution du vaccin partout dans le monde.
Partenaire de Pfizer, le chinois Fosun Pharm est chargé de croiser les données d'essais cliniques à l'étranger avec les données nationales afin de réussir à faire approuver le vaccin de Pfizer en Chine.
Aujourd’hui, tous les grands laboratoires du monde sont entrés dans une course effrénée contre la montre dans l’objectif de réussir à développer des vaccins destinés à protéger des vies humaines. Différents procédés technologiques et pharmaceutiques sont d’ores et déjà testés dans cette lutte acharnée contre le coronavirus. « L'ARNm, une nouvelle méthode utilisée pour développer des vaccins, pourrait être la direction future de l'industrie pharmaceutique », a déclaré Tao. .
Selon l'Université Johns Hopkins, les infections mondiales à la COVID-19 ont atteint, mardi dernier à 20h00 précise, les 50.913.451 de cas à travers le monde, avec quelques 1.263.089 décès répertoriés dans toute la planète.