CSMD: WIMEN émet sept recommandations
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- 03 août 2020 - 17:17 --
- Bref
Le 22 juillet dernier, WIMEN « Women International Management & Executive Network », le Réseau International pour le développement du Leadership des Femmes Dirigeantes a organisé avec la Commission Spéciale en charge du nouveau Modèle de Développement Marocain, une conférence webinaire, labellisée CSMD sous le thème :« Le leadership inclusif pour construire le Maroc de demain ».
Construction d’une société mixte et inclusive
La crise sanitaire a plus que jamais démontré l’importance d’une société équilibrée, suffisamment mixte. La femme a constitué un maillon fort en période de confinement. Fortement sollicitée dans les secteurs notamment du commerce, de l’alimentaire et de la santé, la femme a fait preuve d’une grande résilience en gérant notamment plusieurs contraintes professionnelles et familiales découlant de la crise du COVID-19.
Cela a toujours challengé WIMEN pour apporter sa contribution au développement du leadership féminin à plus grande échelle, dans le cadre d’une construction sociale plus approfondie, plus mixte pour le Maroc et la société que nous voulons.
Des invités à la hauteur des enjeux !
Pour cette première sortie labellisée « CSMD », Wimen a constitué un panel prestigieux d’intervenants. Elle a reçu en guest speaker le Dr Raja Aghzadi, membre de la commission CSMD. Pour apporter un éclairage juridique, des juristes spécialisés ont pris part au débat, notamment Maître Youssef Fassi Fihri, Membre de Wimen, Avocat à la Cour, Agréé près de la Cour de Cassation, Associé chez Fyba Lawyer et Maître Younes Anibar, Avocat au Barreau de Casablanca, Agréé près de la Cour de Cassation. Du côté de WIMEN, des femmes dirigeantes ont apporté leur regard quant à la construction d’une société inclusive, suffisamment mixte. Il s’agit de Laila El Andaloussi, Présidente Fondatrice Wimen, Expert-Comptable; Amal Hihi, Vice-présidente de la Commission de Développement des Compétences et Leadership Wimen et CEO Shine ; Samira Fadouach, Présidente de la Commission de développement et best practice à l’international Wimen et Directrice Générale de Pom Office et, Lamiae Benmakhlouf, Présidente de la commission animation réseau et networking Wimen et Directrice Générale du Technopark.
Lors de cette Web- conférence, Wimen a fait part de ses propositions d’initiatives phares, à même de stimuler profondément la trajectoire économique de notre pays et d'impacter durablement la croissance.
3 axes stratégiques ont été identifiés par WIMEN pour porter le développement du Maroc :
- Développer la gouvernance partagée dans les institutions politiques, organisations publiques et privées.
- Accroître l’employabilité et l’entrepreneuriat (promotion de l’inclusion dans le monde rural et urbain).
- Repenser le système éducatif (scolarisation, orientation).
Le débat autour de ces trois axes a naturellement amené les débats sur le volet juridique qui reste transversal à ces 3 réflexions.
Dans ce contexte, Maître Anibar a dressé le tableau actuel du dispositif réglementaire et des pratiques en pointant du doigt l’obsolescence des textes actuels. Les dispositifs actuels ont répondu à un besoin pressant de rattrapage du passé. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, ils ne sont pas en mesure d’accompagner la trajectoire économique car ils ne favorisent pas l’inclusion de la femme et son autonomisation. Ainsi, a-t-il indiqué il est crucial de Construire un nouvel esprit législatif pour enclencher le processus d’adaptation des lois, soit la mise en place d’un cadre qui détermine si les lois en question peuvent être applicables ou pas.
En outre, il a avancé qu’il est temps de renforcer les réflexes de formation et d’éducation par la formation des juges et des professionnels pour accompagner les femmes à renforcer leur inclusion dans la société.
Maître Youssef Fihri, au cours de son intervention sur le volet « Droits des femmes » a enchainé dans le même sens, en indiquant que : « Le Développement Durable passe par l’éducation sur le principe des libertés ».Il a également invité les pouvoirs publics a traité définitivement la revendication légitime de l’égalité des parents post divorce: La polémique de la tutelle légale et de la garde et ce, pour une meilleure inclusion de la femme dans la société. Il a également préconisé la création d’instances d’accompagnement des Femmes/Hommes
face à des situations sensibles qui peuvent surgir en parallèle avec les actions judiciaires.
Les 7 recommandations clé
A l’issue des échanges riches et pertinents entre les différents intervenants et en présence d’une cinquantaine de participants, 7 recommandations essentielles, à soumettre à la CSMD, ont été retenues pour l’obtention de ces objectifs stratégiques préconisés par le réseau Wimen.
- Renforcer l’accès des femmes aux responsabilités : Comment ?
- Repenser le modèle d’organisation du travail et le modèle de leadership en intégrant les nouvelles technologies
- Développer les réseaux féminins en interne et en externe de l’entreprise
- Déconstruire les stéréotypes chez les femmes et les hommes
- Articuler les temps de vie
- Accroître la représentation des femmes dans les instances de décision: Par quel biais?
- Promouvoir la gouvernance partagée et la parité à travers les organisations patronales et les fédérations métiers
- Mettre en œuvre le label égalité
- Développer un collectif « le réseau de réseaux » qui regroupe plusieurs réseaux féminins et professionnels au niveau public et privé
- Réviser et concevoir l’arsenal législatif pour accompagner l’égalité professionnelle et la gouvernance
- Définir le Quotas dans les organisations publiques et privées : Pour une Mixité responsable !
- Former les acteurs en charge des politiques publiques et de la législation sur l’égalité professionnelle et la gouvernance partagée
- Inciter les entreprises à produire des bilans sociaux, à évaluer la mixité et à communiquer sur la parité
- Soutenir la société civile qui milite pour la mixité
- Associer le public au travail associatif, partenariat associations- pouvoirs publics, développer des politiques régionales: les autorités locales doivent être partie prenante de la mixité et de l’inclusion
- Instaurer l’égalité salariale et l’équité professionnelle : Les DRH, élément clé !
- Mettre les compétences au cœur des processus RH
- Former les DRHs et les acteurs de recrutement à l’égalité professionnelle
- Former les femmes à la négociation salariale
- Concevoir et appliquer le principe juridique de « travail égal, salaire égal » et les mesures législatives contre la discrimination à l’embauche
- Mettre en place un dispositif d’alerte au sein des entreprises pour lutter contre les discriminations
- Mettre en place les outils de mesure pour l’égalité professionnelle
- Employabilité : élément phare pour une bonne agilité
- Mettre fin au travail en silos, en matière de développement des compétences et de promotion de l’employabilité des jeunes
- Créer une plateforme où acteurs comme programmes et employeurs s’inscriront dans une même synergie pour agir efficacement sur les freins à l’insertion professionnelle des jeunes
- Entrepreunariat :Autonomisation tous azimuts !
- Vulgariser une culture entrepreneuriale à l’école et à l’université en proposant des enseignements en phase avec le monde économique : favoriser les disciplines appliquées au détriment des disciplines académiques. (créer des passerelles entre le monde académique et le monde de l’entreprise)
- Promouvoir une culture de genre dans le développement de l’entrepreneuriat au Maroc: favoriser la mixité pour une meilleure performance
- Renforcer la coopération entre tous les acteurs de l’entrepreneuriat: Universités, incubateurs, structures d’accompagnement, institutions de financement et programmes d’accélération. Une plateforme digitale commune serait d’un grand apport pour les jeunes porteurs de projet et les entrepreneurs
- Promouvoir le numérique en tant que levier de développement humain et d’inclusion sociale (les femmes, le jeunes, le rural…), vers un modèle digital ouvert, ambitieux et inclusif, propice à l'innovation, à l'entrepreneuriat et à la création d'emplois
- Concevoir des programmes de reconversion ou renforcement des compétences de jeunes diplômés afin de faciliter leur intégration sur le marché du travail et accélérer leur employabilité : codage, gestion de projets, gestion d’entreprises…
- Repenser l’éducation: le mot d’ordre c’est le développement des soft skills
- Développer les « soft skills » à l’école
- Éduquer à l’égalité et à la mixité dès le plus jeune âge
- Repenser l’orientation scolaire en cohérence avec le marché de l’emploi
- Investir les métiers scientifiques, industriels et les nouvelles technologies auprès des jeunes filles à l’université
- Former et sensibiliser les enseignants sur l’égalité des chances et la mixité
Enfin, il convient de souligner que cet évènement a représenté également un moment solennel pour consolider les «outcomes » des différentes manifestations organisées par WIMEN depuis sa création fin 2018. Sur une année et demie, une quinzaine d’évènements a été organisée par le réseau WIMEN.